L’ostéopathie et la thérapie par ventouses
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Et si votre ostéopathe utilisait des ventouses pour soulager votre mal au dos ? Pour traiter une pathologie efficacement, il est parfois pertinent d'avoir recours à plusieurs thérapies complémentaires. Nous allons nous intéresser particulièrement à une thérapie qui connaît un succès grandissant : la thérapie par ventouses qui peut être pratiquée en complément de l'ostéopathie.
La thérapie par ventouses (cupping therapy) : qu'est ce que c'est ?
Qu’est-ce que la thérapie par ventouses ?
- Thérapie par laquelle le praticien applique sur le corps du patient un ensemble de ventouses de forme sphérique.
- Cela permet de combattre des douleurs corporelles diverses.
Fonctionnement de la thérapie par ventouses
- Les ventouses fixées sur le corps du patient stimulent la circulation sanguine ce qui permet de favoriser l’auto-guérison du corps. Cela répond aux mêmes principes et logiques que la règle de l’artère en ostéopathie « voir ci-dessous ».
Pathologies traitées par la thérapie par ventouses
La thérapie par ventouses traite principalement les troubles physiques :
- lombalgies,
- cervicalgies,
- maux de tête,
- troubles digestifs,
- troubles du sommeil.
Déroulement d’une séance
- Anamnèse (interrogatoire médical).
- Thérapie par ventouses (plusieurs techniques possibles en fonctions des besoins du patient).
Cette thérapie peut être pratiquée seule ou en complément d’une séance d’ostéopathie.
Histoire, mécanisme de traitement et situation en France
La thérapie par ventouses est une thérapie très ancienne qui se pratiquait dans de nombreux endroits du globe. En effet, dès l’Égypte ancienne Imhotep (considéré comme le fondateur de la médecine égyptienne) utilisait les ventouses comme instrument médical.
Dans la Grèce antique, Hippocrate adopta aussi cette pratique.
Dans la médecine chinoise également, l’exercice des ventouses a toujours été lié à celui de l’acupuncture.
La médecine musulmane prôna aussi l’utilisation de la thérapie par ventouses pour de nombreuses maladies.
Cette thérapie propose deux formes (avec ou sans saignée) et divers outils (ventouses en bambou, en verre, en plastique ou en silicone plus récemment). A noter que la saignée est réalisée en faisant une effraction cutanée très superficielle, comme une légère « griffe » - rien d’effrayant. En France, par exemple, la thérapie des ventouses était couramment effectuée avec des ventouses en verre pour des troubles pulmonaires. C’était un savoir populaire qui se faisait tout aussi bien chez les médecins que dans les familles.
La thérapie par ventouses fonctionne sur les mêmes principes que l’ostéopathie : mobilisation tissulaire (fascisas notamment) en tractant la peau, et augmentation de la circulation sanguine par l’effet de succion sur la peau et l’espace sous-cutané. C’est la « règle de l’artère » (défendue par Andrew Taylor still).
Cette règle énonce qu’un tissu bien irrigué est un tissu qui fonctionne bien : oxygénation, apport nutritif et hormonaux, drainage microbien et des toxines (déchets métabolique et lactique) ... De plus, la pression négative induite par la ventouse, en augmentant la circulation sanguine, améliore la performance des échanges avec le système lymphatique et facilite son travail : détoxication, drainage des liquides en excès, transport de globules blancs essentiels à l’immunité et la cicatrisation, contribution à la circulation hormonale et de certaines graisses alimentaires. Par conséquent, comme l’ostéopathie, la thérapie par ventouses stimule l’auto-guérison du corps en accroissant ses fonctions : meilleur fluidité et souplesse tissulaire, meilleure oxygénation, meilleur échange nutritif, meilleur drainage des toxines.
Aujourd’hui, en France, la thérapie par ventouses souffre d’une méconnaissance très importante. En effet, elle se retrouve dans la même situation que l’ostéopathie dans les années 1970 : une thérapie peu connue pour laquelle il est très difficile, de par sa nature, de mettre en place des études à fortes puissances scientifiques. Néanmoins, les possibilités qu’offre cette thérapie sont nombreuses. Les adeptes de la médecine traditionnelle chinoise, musulmane et ayurvédique et de plus en plus de sportifs connaissent bien cela. Tout comme l’ostéopathie, il n’est pas possible de faire une liste de toutes les pathologies que traite la thérapie par ventouses mais on donnera quelques exemples par la suite.
Technique et application clinique de la thérapie par ventouses
Aujourd’hui, deux types de ventouses sont principalement utilisées : en verre et en plastique. Celle en plastique fonctionne avec une pompe qui permet d’aspirer l’air en dehors de la ventouse et de gérer la pression.
Pour celle en verre, il faut chauffer l’intérieur de la ventouse avec du feu pour y enlever l’air puis poser la ventouse plus ou moins rapidement selon la pression voulue. Les deux types de ventouses ont leur intérêt selon l’utilisation qu’on veut en faire : effet de chaleur ou non notamment.
Il y a plusieurs manières de poser les ventouses : poser et enlever les ventouses rapidement, les faire glisser pour masser avec ou encore les laisser poser un certain temps. De plus, lorsqu’on laisse une ventouse posée un moment, les pores de la peau s’ouvre et sont donc plus perméables. Dès lors, il est possible d’utiliser, par exemple, une pharmacopée à base de plantes et d’huiles essentielles pour une application locale que le corps absorbera et mobilisera avec plus d’aisance et d’efficacité. A noter que l’on peut mettre des ventouses sur l’ensemble du corps, des pieds à la tête.
Du reste, l’endroit où on pose la ventouse et la technique utilisée ont des objectifs différents qui permettent de s’adapter à chaque personne (enfant ou adulte, quel que soit sa condition). Les principes d’actions de la thérapie par ventouses lui permettent d’intervenir pour un grand nombres de troubles : musculo-squelettiques (rachialgie (lombalgie, dorsalgie, cervicalgie), contracture (lumbago, torticolis), névralgie (sciatalgie, névralgie d’Arnold), tendinopathies, céphalée), rhumatismales (arthrose, spondylarthrite ankylosante, crise de goutte), digestif (colopathie fonctionnelle, diarrhées, constipations et douleurs abdominales), cardio-pulmonaire (hypertension artérielle, asthme), immunitaire et hormonale (syndromes d’immunodéficience)…
La complémentarité entre l'ostéopathie et la thérapie par ventouses
La thérapie par ventouses est une thérapie à part entière mais qui peut tout à fait compléter une séance d’ostéopathie : avant, pendant ou après la consultation selon les situations. En effet, puisque les ventouses fonctionnent sur le même principe que l’ostéopathie, on peut s’en servir comme d’une autre main et les résultats sont surprenants. Avant une séance d’ostéopathie, on peut facilement relâcher les tensions musculaires ce qui facilite par la suite les manipulations. Pendant la séance, lors d’un travail tissulaire, il n’est pas rare de ressentir l’influence de plusieurs espaces. On peut donc se servir des ventouses pour travailler deux espaces simultanément : la tête et le bassin par exemple (lien cranio-sacré).
Après la séance, on peut défaire des tensions persistantes et travailler autrement un espace qui ne répond pas (ou moyennement) au traitement ostéopathique. Par ailleurs, certaines manipulations en ostéopathie demandent une tension particulière dans la main du thérapeute ; la thérapie par ventouse permet d’économiser ses mains en facilitant le travail de l’ostéopathe. De plus, dans certaines situations comme le travail sur les points gâchettes, cela peut être plus confortable pour le praticien comme pour les patients pour qui la pression des mains sur le point gachette peut être parfois très douloureux alors que la traction faite par la ventouse est souvent plus agréable.
Par conséquent, l’association de l’ostéopathie et du traitement par ventouses est très pertinente. En effet, sur des problématiques courantes comme les contractures (lumbago, torticolis, trismus), les tendinopathies ou les entorses, l’association de ces deux thérapies montrent une diminution significative de la douleur ressentie (effet antalgique - libération d’endorphines), une amélioration qualitative et quantitative du mouvement (aisance et amplitude), et une amélioration de la qualité tissulaire générale (effet décontractant et drainant, diminution des œdèmes et diminution du tonus musculaire au touché).
L'ostéopathie et la thérapie par ventouses en prévention
De surcroît, il existe quantité d’autre bénéfices possibles. Nous avons évoqué ici quelques bribes de possibilités curatives mais l’usage des ventouses de manière préventive est, tout comme l’ostéopathie, également très intéressante. En effet, on le sait, même en l’absence de pathologie, il est intéressant de consulter un ostéopathe dans le but de rééquilibrer le corps de sorte à prévenir un grand nombre de maux. Il en est exactement de même pour la thérapie par ventouses - avec un accent plus marqué sur la possibilité de drainer les toxines qui freinent l’auto-guérison (effet de décongestion). De plus, quand on les associe, ces thérapies sont des atouts excellents pour maintenir et améliorer l’état de santé car elles se complètent et s’optimisent l’une l’autre. On peut prendre l’exemple des sportifs qui profitent très largement de ces thérapies dans l’objectif de maintenir leur équilibre corporel, prévenir le risque de blessure, améliorer la qualité de la récupération et optimiser leurs performances.
Ceci est valable pour les sportifs mais pas seulement. Pour tout un chacun, la démarche préventive est intéressante car chaque individu accumule des tensions diverses qui nuisent à l’état de santé : contraintes alimentaires et digestives, stress au travail et dans la sphère familiale, contraintes de gestes et postures au quotidien, sédentarité ou sur-entraînement sportif, … Ces tensions s’accumulent et créent divers troubles : gêne musculaire, fatigue chronique, désordre hormonal ou du sommeil par exemple. Du reste, n’oublions pas le rôle de l’ostéopathie dans les maladies infectieuses. En effet, l’ostéopathie a d’abord vu le jour pour traiter la dysenterie (maladie infectieuse provoquant des diarrhées graves). Encore une fois, la thérapie par ventouses fonctionnant sur des principes similaires à l’ostéopathie, on remarque qu’elle permet aussi de lutter contre certaines maladies infectieuses. Rappelons qu’en France cette méthode était très utilisée pour les affections respiratoires (pneumonie, bronchite, asthme, …) car elle permet notamment une amélioration de l’oxygénation des alvéoles et la décongestion des sécrétions bronchiques.
Ostéopathie et ventouses pour une meilleure efficacité
Chaque domaine de la santé a des compétences précieuses et des limites notables, il est important de les connaître afin de pouvoir proposer un traitement adapté. Nous avons pu voir dans ce court article que l’ostéopathie et la thérapie par ventouses sont deux approches à part entière qui reposent néanmoins sur des principes d’actions similaires. Cela les rend très complémentaires et l’association des deux en font un allié de choix pour préserver l’état de santé car elles proposent un traitement et un accompagnement (préventif et curatif) efficaces et naturels pour de nombreuses pathologies. Du reste, au regard de la méconnaissance de ces thérapies qui freine leur essor, il serait bon de pouvoir effectuer des recherches et des études afin de les reconnaître à leur juste valeur.
Rappelons que « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en l'absence de maladies ou d'infirmité. » (O.M.S.). Ainsi, dans le but de s’adapter au mieux au patient, il est généralement nécessaire d’avoir une approche transdisciplinaire et globale de la santé et du soin à la personne.
Article écrit par Victor Pilley, Ostéopathe DO dans les Yvelines
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