Traumatismes : pourquoi consulter un ostéopathe ?
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Les thérapies manuelles telle que l’ostéopathie ont pour objet le corps du patient, ses déséquilibres, ses tensions, ses troubles etc... La pratique présuppose donc la manipulation du corps. Or, en fonction de l’histoire du patient, des traumatismes accidentels, des violences physiques et psychiques dont il a été victime, la prise en charge manuelle n’est pas toujours évidente.
Le thérapeute va parfois être conduit à adapter ses méthodes afin d’optimiser le traitement face à un patient en souffrance.
Un examen physique et verbal
L’ostéopathie est une thérapie manuelle traitant les réductions de mobilité en travaillant sur l’ensemble du corps, embrassant le principe d’homéostasie : c’est-à-dire l’idée que le corps fonctionne comme un écosystème propre, capable d’auto-régulation et de maintien d’un équilibre vital.
Dès lors, pour bien débuter une consultation, l’ostéopathe commence par un interrogatoire oral et global du patient, afin de déterminer ses antécédents et toute survenue de nouveaux troubles. Les questions porteront sur l’hygiène de vie générale, sur l’objet concret de la consultation : douleurs récentes, pertes de mobilité, tensions, stress, etc... ainsi que sur des traumatismes physiques plus anciens. Cette dimension orale est fondamentale d’une part dans la reconnaissance du sujet derrière un corps objectivé par le savoir et la technique médicale et, d’autre part, dans l’orientation de la thérapie manuelle à suivre.
Cependant, en fonction de son histoire et de ses refoulements, le patient ne verbalise pas nécessairement et omet parfois (consciemment ou inconsciemment) des éléments de vie nécessaires au praticien pour une prise en charge efficace. Cette absence de verbalisation et l’omission qui suit se rencontre notamment chez des personnes ayant subi des traumatismes importants.
Nous allons voir comment le corps peut prendre le relai dans le récit d’une histoire et comment le thérapeute est amené à décrypter le langage corporel pour mieux traiter.
Le corps, support d’une histoire
Du traumatisme physique
L’observation du langage corporel mène le praticien à déceler des problèmes récents engendrant déséquilibres, perte de mobilité etc... Mais, elle peut aussi le mener à traduire des traumatismes plus anciens, plus profonds et n’ayant pas toujours laissé de traces spécifiques sur le plan structurel. Dès lors, le corps est parfois marqué par des accidents et laisse apparaître des cicatrices plus ou moins étendues, plus ou moins anciennes, résultat de brûlures ou de plaies profondes. Ici, le corps manifeste ce que le patient ne verbalise pas nécessairement.
Par ailleurs, par son comportement corporel, au contact des mains du praticien, le patient va guider involontairement ce dernier vers des zones traumatisées à prendre en charge. En effet, il peut, par exemple, consulter pour un problème de tensions au niveau cervical et manifester au cours de la consultation une réticence au toucher, accompagnée d’une mimique traduisant la douleur sur une zone recouverte de tissus cicatriciels. Ici, c’est bien le langage du corps que le praticien rencontre et sur lequel il va devoir s’appuyer pour une meilleure compréhension globale des troubles du patient.
Aussi, l’observation (et non plus uniquement le toucher) de la réaction du patient à la manipulation (crispation, fuite du contact sur certaines zones) indiquera au thérapeute la nécessité peut-être de travailler doucement et toujours à l’écoute de ce langage corporel, sur des zones encore douloureuses ou occasionnant une gêne, parfois des années après le traumatisme car le corps se souvient...
De la manifestation physique d’un traumatisme psychique
Parfois, néanmoins, le corps se bloque en consultation en l’absence de toute manifestation traumatique physique. Ici, le praticien se retrouve face à un double problème : il ne peut manipuler convenablement le corps du patient qui se crispe systématiquement ou fuit le toucher et n’a pas forcément d’éléments, physiques ou verbaux, pour comprendre l’origine de la gêne.
Une personne en grande souffrance psychique, même des années après le traumatisme, va somatiser. Le langage du corps devient alors fondamental pour combler les lacunes d’un récit de vie incomplet, bloqué, censuré par une souffrance psychique présente et puissante.
Ostéopathie et traumatisme : la dimension psychologique
Si le praticien manipule avant tout un corps, la subjectivité du malade ne peut jamais vraiment être ignorée. Comme nous l’avons vu, la psychosomatisation lui rappelle sans cesse la réalité du sujet, de ses peurs et ses souffrances derrière la matière objectivée. Et c’est ici que les thérapies manuelles, telle que l’ostéopathie, manifestent leur dimension psychologique.
En effet, un patient en souffrance, victime notamment de violences physiques et/ou sexuelles, va peut être pouvoir travailler à la réappropriation libre de son corps, par le biais du rôle thérapeutique de l’ostéopathe. Là où les mains d’autrui l’avaient privé de son droit sur son propre corps, les mains du thérapeute peuvent aider à réinvestir une liberté corporelle confisquée par et dans la violence. L’écoute attentive du langage corporel demeure une des portes d’entrée dans une telle dimension psychologique.
C’est ici, de plus, que la complexité de la relation praticien de santé/patient apparaît. En effet, être confronté dans sa pratique médicale à des patients « limite », dont les souffrances empêchent une prise en charge traditionnelle, oblige le thérapeute à considérer la personne dans sa spécificité et, par conséquent, à relativiser le savoir théorique sur lequel est fondée sa pratique manuelle.
L’enjeu, derrière la prise en charge d’un corps traumatisé et donc d’une personne en souffrance, est peut-être d’assouplir et d’adapter ce savoir théorique afin de permettre une reconnaissance du sujet comme un tout organique et psychique singulier.
Isabelle Gallois
Spécialisée en philosophie de la médecine, je propose un contenu en éthique médicale, en épistémologie ainsi qu'une approche sociologique des problématiques de santé et de la diversité des conceptions du normal et du pathologique. Je suis particulièrement intéressée par l'émergence de nouvelles médecines et par la question de la complémentarité disciplinaire.
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