L'utilisation du CBD est-elle sans danger ?
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Le CBD ou cannabidiol est une des substances actives du cannabis. Contrairement au THC, lui aussi présent dans cette plante, le CBD n’est pas psychoactif et n'entraîne pas d’addiction. L’engouement pour le CBD est immense depuis sa commercialisation en France et de nombreux articles mettent en lumière ses bienfaits. Mais qu’en est-il vraiment ?
Est-ce que tout le monde peut prendre du CBD ?
Les produits à base de CBD sont très facilement disponibles. Depuis quelques années, leur commercialisation est possible en France en respectant certaines conditions. L’une d’entre elles est que les produits ne doivent pas contenir plus de 0,2% de THC, la molécule psychoactive du cannabis. Le nombre de points de vente proposant du CBD en automédication a explosé ces dernières années.
Même si l’OMS a reconnu dans un rapport en 2017, le profil sécuritaire du CBD et qu’il ne semblait pas être nocif à l’état pur, il convient de faire attention aux personnes qui l’utilisent.
Il existe en effet quelques contre-indications :
- les femmes enceintes et allaitantes : le cannabidiol est susceptible de réduire la fonction protectrice du placenta et d’affecter le fœtus en développement. Une étude chez l’animal démontre une diminution de la fertilité des fœtus exposés au CBD.
- les personnes atteintes de troubles cardio-vasculaires : par précaution, il est recommandé d’éviter les produits à base de CBD. Ces derniers peuvent provoquer des hypotensions ou une bradycardie (rythme cardiaque lent).
- les personnes suivant un traitement médicamenteux : Le CBD dispose d’un profil pharmacologique complexe et interagit avec de nombreux éléments de notre organisme. Selon une étude récente du Penn State College of Medicine, les extraits de cannabis et l’huile de CBD pourraient interagir avec 57 médicaments. Parmi ceux-ci, on retrouve des anticoagulants, des contraceptifs oraux, des antidépresseurs, des antalgiques, des médicaments pour la thyroïde… L’association du CBD avec certains traitements peut diminuer leur absorption, réduire leur efficacité et entraîner potentiellement certains troubles : confusion, somnolence, étourdissements, effets secondaires cardiaques (hypotension, hypertension, syncope, tachycardie). Par prudence, il est donc important de prévenir votre médecin de votre consommation de CBD. La vigilance s’impose face à des traitements, qu’ils soient complexes (oncologie, épilepsie, VIH) ou plus naturels (phytothérapie).
L’huile de CBD a été médiatisée pour la première fois pour son utilisation dans le traitement des épilepsies pédiatriques. En dehors de cette affection, il n’existe peu ou pas d’études à grande échelle analysant les effets du CBD chez les enfants.
Le CBD a-t-il des effets secondaires ?
La consommation de CBD entraîne relativement peu d’effets secondaires. Ils surviennent principalement lors d’un surdosage. Il est donc préconisé de commencer avec un produit faiblement dosé puis d’augmenter progressivement jusqu’à atteindre l’effet recherché.
Lors d’une mauvaise utilisation, on peut noter les effets indésirables suivants :
- sensation de bouche sèche
- nausée/vomissement
- diarrhées
- perte d’appétit
- vertiges
- somnolence excessive
L’utilisation à faible dose et ponctuelle, comme pour un événement stressant, semble peu risquée.
Les autorités recommandent d’éviter la conduite après la consommation de CBD pour deux raisons. Le CBD peut entraîner une somnolence excessive. De plus, les produits de CBD autorisés en France peuvent contenir de très faibles quantités de THC, 0,2% au maximum. Or, il est impossible de déterminer à partir de quel moment cette faible quantité risque de dépasser le seuil limite autorisé.
Les difficultés pour choisir son CBD
Devant son succès grandissant, le marché du CBD s’est développé jusqu’à proposer une multitude de produits allant des chocolats jusqu’aux huiles de CBD. Mais toutes les formes de consommation du CBD ne sont pas équivalentes pour notre santé.
Consommation de CBD : quelle forme choisir ?
Revenons sur quelques unes de ces méthodes :
- les formes fumées : Il est possible de fumer des fleurs de cannabis riches en CBD et faiblement dosées en THC, avec ou sans tabac. Cependant, cette méthode est unanimement rejetée par les médecins, car elle suppose une combustion et donc des fumées chargées de substances nocives pour l’organisme. Le cannabis fumé crée davantage de goudron que le tabac lors de sa combustion. De plus, le dosage du CBD absorbé est très difficile à évaluer.
- les formes inhalées : Il existe des vaporisateurs pour inhaler des produits à base de CBD : fleurs, résine… Il faut être très vigilant par rapport à la qualité et la provenance du produit. Les contrefaçons de résine sont très fréquentes.
- les formes ingérées : Ce sont les plus nombreuses : chocolats, tisanes, gélules, fleurs …
- Pour les infusions, il est généralement recommandé de les réaliser dans un corps gras (lait par exemple) pour plus d’efficacité.
- Les fleurs utilisées en cuisine, les chocolats ou les tisanes ne sont pas des méthodes de consommation très précises.
- Les gélules contiennent parfois de l’huile qui est plus ou moins bien tolérée par les personnes avec un système gastro-intestinal fragile.
Lorsque le CBD est ingéré directement, son absorption se fait au niveau intestinal. Le cannabidiol rejoint ensuite le foie par la circulation sanguine, où il est partiellement dégradé.
- la prise sublinguale : il s’agit de la forme la plus recommandée. Il faut déposer des gouttes d’huile de CBD sous la langue et les garder entre 30 et 90 secondes avant d’avaler. Ce délai permet au CBD d’agir rapidement en transitant par les vaisseaux sanguins sous la langue. Cette méthode limite la dégradation du CBD par le foie.
Il est souvent ardu pour les patients, quelle que soit la méthode utilisée, de trouver en début d’utilisation, le dosage qui leur convient. Cela demande souvent de tâtonner un certain temps.
Le CBD a un fonctionnement complexe, certaines données montrent une variation des effets suivant la forme mais également suivant le patient.
CBD : comment s'assurer de la qualité du produit ?
A cette difficulté s’ajoute celle liée à la qualité des produits. En effet, une étude récente de 60 millions de consommateurs révèle que les taux de CBD affichés sur les étiquettes ne correspondent parfois pas à la teneur contenue dans les produits.
Le marché du CBD en France n’est pas régulé, ce qui provoque une très grande variation de qualité et de prix des produits. Certains produits sont coupés avec d’autres substances qui peuvent s’avérer nocives : métaux lourds, toxines… Il est recommandé de choisir un produit le plus pur possible et de privilégier des structures contrôlant régulièrement leurs produits.
Enfin, il se pose le problème de la commercialisation. Les produits à base de CBD sont proposés à la vente par des personnes ne disposant d’aucune expertise médicale. Les vendeurs n’ont pas le droit de revendiquer des allégations thérapeutiques et ne sont pas suffisamment formés pour conseiller les patients.
Il devient donc difficile pour les patients de se retrouver dans les brumes du marché du CBD.
Le CBD est-il une panacée ?
Le CBD est une substance ayant un grand potentiel thérapeutique, mais la plupart de ses vertus sont déduites d’études précliniques ou d’essais réalisés chez les animaux. Or, les études animales ne peuvent pas toujours être transposées chez l’Homme. Les rares essais existant chez l’Homme sont réalisés à petite échelle.
De même, il existe très peu d’études testant les effets à long terme du cannabidiol. Ceci est dommage, car on peut supposer grâce à des données les bénéfices du CBD comme traitement d’appoint dans des maladies chroniques. Les malades souffrant de pathologies chroniques sont souvent obligés de suivre des traitements médicamenteux lourds avec des effets secondaires. Le CBD est donc une piste prometteuse à explorer pour les soulager.
Les nombreux bénéfices thérapeutiques du CBD reposent pour l’instant sur l’étude de son fonctionnement et des études à faible échelle. Le cannabidiol semble présenter un potentiel thérapeutique intéressant pour certaines pathologies mais qui reste à confirmer.
Il n’est en aucun cas une panacée et son utilisation doit respecter certaines règles de vigilance.
Le CBD ne fait donc pas de miracle et ne remplace pas une prise en charge médicale et systémique. Pour vous soulager, il reste important de consulter votre médecin, votre ostéopathe, de veiller à votre alimentation ou de conserver une activité physique adaptée à vos problèmes de santé.
Ne pas confondre CBD et cannabis médical
Il existe une confusion très fréquente entre le CBD, le cannabis médical et l’huile de chanvre.
Le CBD est une substance active extraite du cannabis. On désigne sous l’appellation produit de CBD en France, des produits ne contenant pas plus de 0,2% de THC. Il s’agit d’une autre molécule, extraite elle aussi du cannabis, mais contrairement au CBD elle est psychoactive. Elle altère la perception et l’état de conscience.
L’huile de chanvre est une huile qui ne contient pas de CBD. Elle sera inefficace pour soulager vos douleurs ou votre anxiété.
Le cannabis médical est une combinaison de CBD et de THC dans des proportions variables. Il permet de bénéficier de l'effet d'entourage, c'est-à-dire de l’action combinée des différents principes actifs de la plante de cannabis. Cette synergie permet de renforcer les propriétés thérapeutiques du cannabis.
En France, le cannabis médical n’est pour l’instant utilisé que dans le cadre d’une expérimentation. Sa prescription n’est donc possible que dans les centres antidouleur participant à l’étude. Les résultats de cette étude seront connus en 2023.
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