Douleur du tendon d’Achille : qu’est ce qui en fait mon point faible ?
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Vous avez mal au tendon d’Achille ? Malheureusement, nul besoin d’être un héros de la mythologie grecque : c’est une plainte que l’on rencontre assez fréquemment chez nos patients. Certaines atteintes peuvent nous amener à ressentir une douleur aiguë et une gêne fonctionnelle. Les sportifs sont les plus touchés, la tendinopathie d’Achille représentant 30 à 50% de l’ensemble des lésions liées au sport. Quelles sont les atteintes du tendon d’Achille ? Comment les soigner ?
Un peu d’anatomie
Pour ne pas perdre pied, débutons par une révision de l’anatomie de notre tendon d’Achille.
C’est le plus robuste et le plus gros tendon de notre corps avec un diamètre de 5 millimètres. Lors de certaines activités sportives, il encaisse des contraintes représentant jusqu’à 10 fois le poids du corps.
Comme tous les tendons, il permet de rattacher les muscles au niveau des os et de leur transmettre la force engendrant le mouvement. Le tendon d’Achille ou achilléen relie les muscles du triceps sural à l’os du talon appelé calcanéum.
Le triceps sural est formé par la réunion de trois muscles : les deux gastrocnémiens ou jumeaux, et le muscle soléaire en profondeur. Par la contraction de ces muscles, le tendon d’Achille permet la flexion plantaire (position de pointe de pied). Il est essentiel à la propulsion de la marche. Enfin, il absorbe les contraintes lors de la course ou des sauts.
Deux bourses séreuses favorisent le glissement du tendon par rapport aux structures environnantes.
Le tendon est vascularisé et innervé. Cependant, l’apport sanguin est relativement faible dans certaines zones, ce qui favorise les lésions.
Qu’est-ce qui fait mal au tendon d’Achille ?
· Les maladies rhumatismales
Certaines maladies rhumatismales favorisent les douleurs et une inflammation de l’insertion du tendon d’Achille. C’est le cas pour la spondylarthrite ou la polyarthrite rhumatoïde.
· La maladie de Haglund
La maladie ou syndrome de Haglund est une inflammation du tendon d’Achille au contact du calcanéum. Celui-ci présente un « bec » trop proéminent sur sa partie postérieure. Cela engendre une irritation de l’insertion tendineuse, qui se trouve comprimée entre le calcanéum et le contrefort de la chaussure.
Elle donne des douleurs au niveau de l’arrière du talon, un gonflement et une rougeur de la peau. Une tendinite d’Achille s'ajoute souvent à ce tableau.
Cette atteinte est prédisposée par des pieds creux et des chaussures avec des contreforts trop rigides.
· La maladie de Sever
La maladie de Sever touche les enfants entre 8 et 16 ans. L’âge moyen est de 11 ans. Elle concerne autant les filles que les garçons.
C’est une inflammation et une fragmentation du cartilage de croissance du calcanéum. Elle est provoquée par des microtraumatismes répétés (marche, course ou sauts) et une traction excessive des muscles du mollet, via le tendon d’Achille, sur le talon.
La maladie de Sever est donc une maladie de croissance et du sport. Les enfants pratiquant le foot, la gymnastique, la course à pied et la danse sont les plus touchés.
Elle provoque des douleurs du talon irradiant vers le tendon d’Achille ou la plante du pied. Ces douleurs sont mécaniques : elles sont augmentées aux efforts et diminuent au repos.
Dans la grande majorité des cas, la maladie de Sever est bilatérale.
· Les conflits postérieurs de la cheville
Il s’agit d’un pincement des tissus mous de l’arrière de la cheville entre les reliefs osseux. Ils sont souvent d’ordre traumatique ou micro-traumatique. Certaines variations anatomiques comme des « becs » osseux exacerbés ou des os surnuméraires sont des facteurs favorisants.
Le patient ressent la douleur sur l’arrière de la cheville, légèrement à l’intérieur ou à l’extérieur, lors de la flexion plantaire.
· La bursite du tendon d’Achille
La bursite est une inflammation des bourses séreuses. Elle est favorisée par des mouvements répétés, des chaussures inadaptées ou trop rigides ainsi que par certaines maladies rhumatismales : la goutte, la polyarthrite rhumatoïde…
Les symptômes d’une bursite sont la chaleur et un gonflement local associés à une douleur à l’arrière du talon. La peau devient rouge ou indurée à cet endroit.
· La rupture du tendon d’Achille
Elle est fréquente. Les hommes entre 30 et 50 ans sont les plus touchés. Les sportifs y sont davantage sujets. Tous les sports utilisant la propulsion peuvent conduire à une rupture du tendon d’Achille. Elle apparaît lors d’un effort du triceps sural : un démarrage, une impulsion ou un saut. Attention, les sportifs occasionnels ne sont pas en reste : une pratique sportive inadaptée prédispose à la rupture du tendon. C’est également le cas pour certains traitements médicamenteux, des troubles de la statique du pied ou du bassin, une tendinite achilléenne mal soignée…
La douleur survient brutalement comme un coup de fusil. Quelquefois, le patient ressent un craquement ou sensation de déchirure. Un gonflement, parfois complété d’un hématome, apparaît sur l’arrière de la cheville. Lors de l’examen, le médecin ressent un « trou » sur le trajet tendineux. On retrouve également un point douloureux. Suite à la rupture, le patient ne pourra se tenir sur la pointe de pied du côté atteint. Le traitement sera orthopédique ou chirurgical.
· Les tendinopathies d’Achille
Elles représentent la majorité des atteintes du tendon d’Achille. Voyons-les plus en détail !
Qu’est-ce que la tendinopathie d’Achille ?
On parle parfois de tendinopathie d’Achille. Ce terme signifie littéralement les maladies du tendon. Il regroupe à la fois les atteintes dégénératives (tendinose) et inflammatoires (tendinite) du tendon.
La tendinite d’Achille est donc une inflammation du tendon achilléen. La zone la plus fréquemment en souffrance se situe entre 2 et 6 cm de l’attache du tendon sur le calcanéum. Dans cette zone, le tendon est moins vascularisé, ce qui le fragilise.
La tendinite d’Achille doit être prise au sérieux. Mal soignée, elle peut évoluer vers une rupture du tendon d’Achille.
Pourquoi ai-je une tendinopathie d’Achille ?
· Notre tendon évolue
Vous l’avez déjà sans doute remarqué, mais au fil des années nous perdons en élasticité. Ce phénomène est encore plus rapide dans nos tendons que dans nos muscles ! Cela crée un conflit entre le muscle et le tendon.
Notre tendon devenu plus rigide résiste moins aux efforts et aux contraintes.
Pour préserver votre tendon, pensez à vous étirer régulièrement !
· Les facteurs de risque
La tendinopathie d’Achille fait suite, le plus souvent, à des microtraumatismes répétés dans le cadre d’une surutilisation du tendon. Même si elle est plus fréquente chez les sportifs, elle peut concerner n’importe qui.
Certains facteurs augmentent le risque.
- La répétition d’un même geste : le renouvellement des fibres de collagène dans le tendon n’est pas assez rapide. Sa capacité de guérison est dépassée, ce qui conduit à une désorganisation du tendon.
- Une technique incorrecte au sport.
- Une modification de l’entraînement : augmentation du rythme, diminution du temps de récupération.
- Un changement de la surface d’entraînement : un sol trop dur crée un choc brutal à chaque appui, au contraire un sol trop mou provoque un étirement excessif du tendon. La course sur route est donc à éviter.
- Un changement de chaussures : un mauvais choix se répercute sur les appuis plantaires.
- Des troubles de la statique : un mauvais alignement de la cheville, des pieds plats ou creux, une pronation du pied …
- L’absence ou l’insuffisance d’étirements
- Une alimentation acidifiante
- Un manque d’hydratation
- Certaines pathologies : maladies inflammatoires, diabète, maladie de Dupuytren…
- La prise de médicaments : les quinolones, les statines ou les corticoïdes.
- Un mauvais état dentaire : il peut favoriser des tendinites chroniques.
Les signes et symptômes de la tendinopathie achilléenne
Le principal symptôme est la douleur. Elle se trouve entre le mollet et le talon. Elle évolue progressivement.
Initialement, elle apparaît après les efforts. Petit à petit, l’échauffement devient douloureux. Progressivement, la douleur devient constante et limite le quotidien. Une boiterie est parfois observée.
Dans les formes très inflammatoires, la douleur est présente la nuit. Au réveil, la cheville est raide et nécessite un temps de chauffe.
Votre médecin procédera à un examen pour rechercher les signes d’une tendinopathie. Il pourra ainsi remarquer un épaississement du tendon et une tuméfaction. Parfois, en palpant le tendon, on peut percevoir des crépitements.
La douleur sera présente lors de :
- la palpation du tendon
- l’étirement
- la contraction : difficulté pour se mettre sur la pointe du pied.
Comment soigner la tendinopathie d’Achille ?
Les traitements sont variés et doivent être adaptés à chacun. Avant tout, on cherchera à corriger les facteurs favorisant cette tendinopathie.
Dans un premier temps, le médecin recommandera la mise au repos du tendon. 45 jours sont nécessaires. Ce laps de temps contribuera à la réduction des douleurs. Une talonnette pourra réduire l’étirement du tendon.
L’application de glace, 10 minutes matin et soir, luttera contre la douleur et l’inflammation. En phase aiguë, des anti-inflammatoires sont prescrits. Les infiltrations de corticoïdes sont à éviter, car elles augmentent le risque de rupture du tendon.
En complément, votre médecin vous orientera vers un kinésithérapeute. Ces séances permettront des étirements, du renforcement musculaire ainsi que des massages transverses profonds. Ces massages, peu agréables, travaillent les zones fibrosées. Parfois, des séances d’ultrasons ou d’ondes de choc complètent la prise en charge.
Petit à petit, le patient pourra reprendre la natation et le vélo. Il faudra attendre 3 mois avant de recommencer un sport en charge.
La guérison est longue. Le patient devra s’armer de patience et mettre toutes les chances de son côté en changeant ses habitudes : alimentation, hydratation, entraînement…
En dernier recours, la chirurgie sera proposée pour une tendinopathie rebelle au traitement médical. Le chirurgien procédera à un « peignage ». Il s’agit d’incisions longitudinales dans le tendon pour casser les fibroses et augmenter la cicatrisation du tendon.
L’ostéopathe peut-il m’aider à me remettre sur pied ?
Une consultation chez un ostéopathe devrait compléter la prise en charge classique de la tendinopathie d’Achille. Cela permettrait de la prévenir, d’éviter la chronicité et donc potentiellement la rupture tendineuse.
Votre ostéopathe agira à plusieurs niveaux.
- Par différentes techniques, il restituera la mobilité du pied, de la cheville et du membre inférieur. Il est fréquent de retrouver une dysfonction du calcanéum, ce qui impactera vos appuis plantaires et votre posture.
- La boiterie peut provoquer un déséquilibre du bassin. Celui-ci affectera la répartition du poids entre vos deux jambes et donc les contraintes subies par vos tendons.
- Il poursuivra son bilan au niveau lombaire. Entre ces vertèbres, les racines nerveuses destinées au mollet émergent.
- Enfin, c’est tout votre corps que votre ostéopathe investiguera pour rééquilibrer globalement votre posture. Votre tendinopathie peut faire suite à un problème postural, quelle que soit sa localisation. Les pieds, les yeux et la mâchoire sont des zones riches en capteurs pour notre posture.
Des semelles orthopédiques peuvent être prescrites pour une tendinopathie achilléenne. Pour optimiser le travail du podologue, il est recommandé de consulter un ostéopathe auparavant.
Sachez que certains ostéopathes sont formés spécifiquement à la prise en charge des sportifs ou à une approche posturale.
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