Comment l'ostéopathie intervient sur les fascias ?
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Les fascias sont fascinants, ils sont essentiels dans notre fonctionnement et notre métabolisme. Ils commencent depuis quelques années seulement à intriguer chercheurs, scientifiques et chirurgiens.
Les ostéopathes mesurent leur importance capitale dans le traitement de certaines pathologies (tendinites, migraines, douleur dorsale, trouble digestifs…)
Plongez dans l’univers fascinant des fascias avec vos ostéopathes, spécialisés dans le traitement des fascias.
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Définition des fascias
Le fascia correspond à un feuillet de tissu conjonctif se liant au dessous de votre peau et qui attache, englobe ou délimite l’ensemble de vos muscles, de vos organes et de vos os. C’est un tissu composé de fibres de collagène servant d’enveloppe et qui s’adapte et résiste aux contraintes biomécaniques et physiologiques du corps humain. La composition histologique et les propriétés élastiques du fascia ne sont pas homogènes et varient selon les endroits et organes du corps.
Le terme fascia est globalement utilisé pour désigner toutes les membranes fibro élastiques qui parsèment votre corps et composent donc « le système fascial ». Il peut être perçu comme un tissu tridimensionnel et continu pouvant être à la fois souple, fibreux, dense, lâche. C’est un amas de tissus en continuité et qui met en lien tous les éléments du corps permettant une interactivité entre les différentes structures et garantissant, en quelque sorte, une unité fonctionnelle.
Où sont les fascias ?
Mais au fait, où sont les fascias ? On pourrait répondre...partout ! Ou presque...
Les fascias peuvent peser chez l’adulte une vingtaine de kilos et sont de couleur blanc pâle.
On les retrouve dans de nombreux éléments anatomiques tels que :
- les os (périoste qui recouvre vos os),
- le tissu adipeux,
- les capsules articulaires,
- les ligaments,
- les tendons,
- les vaisseaux sanguins (adventice qui recouvre les vaisseaux sanguins),
- les nerfs (épinèvre qui recouvre vos nerfs).
Voici un exemple de différents fascias du corps humain :
Le fascia était un tissu peu étudié autrefois. Les dissections anatomiques avaient l’habitude de se débarrasser des fascias pour bien admirer les organes ou les muscles qu’ils visaient.
Aujourd’hui, les découvertes scientifiques, à son sujet intéressent de plus en plus les praticiens et cliniciens qu’ils soient issus d’un milieu conventionnel ou de médecines alternatives.
En effet, les découvertes sur les fascias et le tissu conjonctif, que ce soit à l’échelle micro ou macroscopique, révèlent que ceux-ci pourraient être la source de certaines douleurs ou de pathologies et qu’un traitement ostéopathique ciblé sur ce tissu pouvait présenter un réel intérêt clinique.
Tissu conjonctif et fascia
Les tissus conjonctifs servent de soutien aux autres tissus du corps, c’est un tissu de remplissage assurant leur nutrition et participant aux mécanismes de défense immunitaire de l’organisme. Ils sont disséminés à l’intérieur des organes et entre eux.
Ils comprennent des cellules (fibrocytes, cellules adipeuses, globules blancs) qui se dispersent dans une matrice extracellulaire plus ou moins fluide, contenant de l’eau et des fibres constituées de protéines (le collagène ou l’élastine) : le fascia !
De quoi sont composés les fascias ?
Comme précisé précédemment le fascia est composé de tissu conjonctif. Il contient des éléments cellulaires tels que les fibroblastes.
Ces fibroblastes produisent les fibres de collagène à la fois flexibles et résistantes pouvant supporter une traction de 500 jusqu’à 1000 kg/cm3 (tendon d’Achille) et la substance fondamentale (liquide chargé d’eau et de macromolécules dans lequel baignent les éléments cellulaires).
Il peut contenir aussi des cellules mésenchymateuses, des cellules à pigments, des adipocytes (cellules de graisse qui servent de réserve énergique, d’isolant thermique et de protection mécanique).
Il contient également de nombreuses cellules chargées de votre défense immunitaire telles que les mastocytes, des lymphocytes, granulocytes et macrophages.
Enfin, il contient des fibres élastiques (élastine).
Classification des fascias :
La classification des fascias en différentes catégories est vue par certains auteurs comme une limite à sa compréhension et sa fonction ; néanmoins, quatre grandes parties peuvent être décrites :
- le fascia superficiel, anciennement appelé pannicule adipeux composé de tissu conjonctif lâche et de graisse est localisé juste en dessous de votre peau.
- le fascia profond ou axial, plus rigide car fait de tissu conjonctif plus dense enveloppe et compartimente l’appareil musculosquelettique (muscles et les os).
- le troisième fascia consiste en les méninges qui sont des feuillets englobant notre système nerveux central (cerveau et moelle épinière).
- le 4e est le fascia viscéral ou splanchnique enveloppant le système digestif et tapissant la cavité abdominale.
Les propriétés des fascias et l’intérêt clinique
Les découvertes à son sujet et sur ses capacités sont nombreuses, voici ci-dessous une liste non exhaustive qui vous permettra de comprendre l’importance des fascias et l’intérêt de les préserver. Davantage d’informations sont disponibles sur le site http://fasciacongress.org/
- Rôle de cicatrisation
Les fibroblastes en synthétisant le collagène participent à la cicatrisation de vos plaies.
- Adaptation aux contraintes
Le fascia s’adapte aux contraintes subies, plus il est étiré, plus il augmente sa rigidité.
- Contractilité autonome
Les fascias jouent un rôle important dans la transmission des forces mécaniques et auraient la capacité de se contracter à la manière d’un muscle. Des études réalisées in vitro sur le fascia thoraco lombaire montrent que celui-ci possède ses propres cellules contractiles et a donc la capacité de se contracter indépendamment des muscles. Les fibroblastes que contiennent les fascias peuvent se transformer en myofibroblastes et se contractent à la manière d’un muscle lisse comme le muscle du cœur, régi par le système nerveux autonome donc involontaire. Cette contractilité est sensible au stress émotionnel. Ainsi, un sujet stressé pourrait être sujet à des tensions fasciales et des douleurs par la même occasion.
- Adaptation à la fonction
Le fascia est épais et solide en tant que tendon calcanéen, souple et fin en tant que ligament utérin. Il adapte le nombre, l’épaisseur, l’orientation et la composition de ses fibres en fonction des contraintes qu’il reçoit. S’il subit des sollicitations permanentes, il modifiera sa structure, se densifiera, modifiera l’orientation de ses fibres et leur nombre pouvant aller jusqu’à la fibrose et la calcification. Ceci pour se défendre et répondre à cet excès de sollicitations. C’est ce qu’on observe par exemple lors d’ostéophytes ou d’épines calcanéennes.
- Rôle de fixation
Le système fascial agit comme un élément de tenségrité au sein du corps et permet un jeu parfaitement ajusté des tensions internes qui agissent. Votre squelette flotte dans les tissus mous, s’adapte se mobilise grâce aux fascias qui l’animent. La colonne vertébrale, par exemple, jusqu’à aujourd’hui était représentée comme un modèle de vertèbres qui reposent les unes sur les autres par compression. Celles-ci sont, en réalité, suspendues par le système conjonctif. Ceci pourrait expliquer pourquoi certaines personnes avec des lésions vertébrales ne seraient pas sujettes au mal de dos.
- Rôle de protection
Le fascia agit comme une peau, un revêtement pour la structure qu’il recouvre. Ainsi, toute agression (tension, frottement, stress, compression, traumatisme) atteindra en premier lieu le fascia de manière à préserver le tissu sous jacent. Il agit, de plus, telle une cloison étanche et limite les dommages en cas d’hémorragie, inflammation, infection.
Sa viscoélasticité lui permet d’amortir et de diffuser les contraintes subies par le corps, d’absorber une partie de l’énergie lors d’un choc. S’il est trop important, la quantité d’énergie absorbée par le fascia pourra être stockée au sein de son propre tissu et former un point de densité palpable traitable ostéopathiquement.
- Des liens incontestables
Les fascias forment des liens entre les tissus musculaires et non musculaires en plus des insertions tendineuses. L’étude du tendon d’Achille, par exemple, montre que celui-ci ne se fixe pas seulement au calcanéum (talon) mais se poursuit en dessous par l’aponévrose palmaire du pied. Les fascias agissent comme des ponts myofasciaux et permettent une transmission de forces et de mouvements entres des muscles adjacents et même entre des muscles antagonistes. La traction ou la compression d’un muscle entraîne le mouvement du muscle voisin montrant que ceux- ci sont incontestablement liés.
- Transmission et coordination
Tout mouvement corporel est un mouvement complexe, il n’y a pas de mouvement pur. Les fascias, de par leurs propriétés biomécaniques et histologiques, permettent la réalisation harmonieuse des mouvements avec tous les autres systèmes (système nerveux, muscles, récepteurs proprioceptifs…). Tout mouvement, à un niveau donné du corps, sera enregistré et diffusé dans le corps entier par mise en tension successive de fascias reliés les uns aux autres. C’est cette propriété qui est à la base du concept de globalité reconnu en ostéopathie et qui peut expliquer les chaînes dysfonctionnelles ascendantes ou descendantes.
- Rôle de mobilité
Les fascias agissent comme un plan de glissement. Plus de 200 dissections de la main ont démontré la complexité et l’ingéniosité du réseau conjonctif capable de permettre le glissement et une adaptabilité des tissus dans le corps. Dans le cas des tendons de la main par exemple, le glissement du tendon dans sa gaine est facilité par les multiples micro vaisseaux et fibrilles connectées entre le tendon et la gaine permettant la vascularisation permanente des tendons. Ce modèle est perceptible partout dans le corps.
- Rôle de transmission d’information
Les fascias sont richement innervés. Ces terminaisons nerveuses ont pu être observées dans le fascia thoracolombaire, les aponévroses bicipitales et certains rétinaculums. Les terminaisons nerveuses du fascia thoraco lombaire se connectent aux cornes dorsales postérieures de la moelle lombaire chargés de véhiculer les informations sensitives. C’est aussi un moyen par lequel les fascias pourraient être la source de douleurs lombaires et du bas du dos.
Les fascias communiquent également entre eux en transmettant des signaux électriques et ce, donc à travers tout le corps. Ceci grâce aux fibres de collagène qui révèlent des propriétés piézo électriques, semi conductives.
- Rôle de stockage
Le tissu conjonctif abrite une grande majorité de liquide interstitiel. Celui-ci circule dans la matrice extra cellulaire et contient de nombreux éléments cellulaires comme cités plus haut. Les fibroblastes ont pour caractéristique de se placer perpendiculairement au sens de circulation de ce liquide comme pour en capter les nutriments. Ainsi, la circulation du liquide interstitiel agit sur la morphogenèse et le remodelage des tissus. Il agirait notamment sur la fonction, la différenciation et la migration cellulaire. Les variations de contenance en eau, en ions et autres substances peuvent modifier les propriétés biomécaniques des tissus et des cellules. Même un changement infime dans la circulation de l’eau peut perturber les contraintes de cisaillement au sein des cellules et leur environnement biochimique. La circulation du liquide interstitiel régule le transport des nutriments au sein des cellules et joue un rôle crucial dans le maintien d’un tissu sain et en bonne santé.
Les fascias sont composés de molécules d’eau en grande partie dont la proportion selon l’âge peut atteindre 70% (du poids total du corps). Un fascia bien irrigué en eau est plus mobile et glisse mieux. Une étude a montré que des compressions manuelles sur les tissus permettent de drainer les fascias de leur contenance en eau, la renouveler et en accroitre la quantité après manipulation.
- Fascias et activités physiques
Le manque d’activité physique peut entrainer une prolifération anarchique de tissu conjonctif pouvant entraver la bonne fonction de vos tissus. Ainsi, la sédentarité au travail si non compensée par une activité physique peut entrainer des adhérences responsables de douleurs et de raideurs.
Comme précisé précédemment, des études sur des sujets sains ont montré des capacités de glissement significatives entre les couches de fascias. Chez les sujets atteints de lombalgies, on observe une diminution de glissement entre ces couches. Ainsi, on peut admettre que le manque de glissement entre les fascias pourrait être responsable de lombalgies, du moins les lombalgies non symptomatiques.
Les études permettent d’affirmer qu’une activité physique régulière stimule les fibroblastes pour renouveler le collagène et supprime les adhérences fasciales. De même, l’activité et les étirements réguliers permettent de réduire l’inflammation et cicatriser plus vite. Ceci s’explique par les fibroblastes qui, grâce à ces étirements et l’exercice, tendent à se développer pouvant doubler de volume et envoient des signaux permettant de réguler la tension du tissu.
Les fascias en ostéopathie
L’objectif de votre ostéopathe consistera à localiser et dénicher les dysfonctions de votre corps, les troubles fonctionnels non liés à une pathologie organique de prime abord. Ces dysfonctions peuvent se manifester par un trouble de votre système myofascial, squelettique, arthrodial…
Grossièrement, le diagnostic ostéopathique passe par une palpation minutieuse et sensible aux variations de position, de densité et de mobilité de votre corps. La batterie de tests utilisée tous comme les traitements peuvent varier et seront propres à chaque thérapeute.
Si non diagnostiquées, ces dysfonctions peuvent provoquer des douleurs persistantes, au niveau local mais également sur d’autres endroits du corps plus à distance, ceci par des mécanismes compensatoires.
Pour traiter les fascias, l’ostéopathe utilise des techniques dites tissulaires ; découvrez en plus en lisant notre article sur ce sujet.
Que se passe t-il lors du traitement ostéopathique ?
Les études à ce sujet n’émettent pas toutes les mêmes hypothèses et le véritable effet physiologique réalisé par l’ostéopathe demeure encore aujourd’hui un mystère par manque d’évidence scientifique. Néanmoins, certains auteurs disent que l’ostéopathie :
- agirait sur les faisceaux neuromusculaires, notamment les organes tendineux de Golgi (récepteurs sensitifs proprioceptifs entre le tendon et le muscle) et permet de décharger les tissus et les fascias de messages nerveux et de stress physique.
- agirait également sur la structure du fascia et sa densité en modifiant le taux de collagène.
- agirait aussi sur la fluidification de la substance fondamentale et permettrait un drainage des substances inflammatoires et des déchets.
- stimulerait la circulation du liquide interstitiel, la perfusion sanguine et, par ce biais, permet d’apporter les nutriments nécessaires aux cellules et leur bonne oxygénation.
- Selon certains, elle activerait les fibroblastes et d’autres récepteurs au sein des tissus permettant de réduire la tonicité des fascias, d’harmoniser les fibres de collagène et leur organisation.
- Elle diminuerait la sensation de douleur et l’inflammation via l’anandamide, un neurotransmetteur canabinoïde endogène semblable aux endorphines.
- Elle interviendrait sur le système nerveux autonome perçu par l’amélioration du transit intestinal, la variation de l’hémodynamique et la fréquence cardiaque.
- Enfin, un possible effet aurait lieu sur les noyaux vestibulaires permettant une décontraction musculaire et un changement de l’excitabilité des motoneurones.
Une étude publiée en 2010 a mis en évidence que les manipulations manuelles ciblées sur les fascias notamment l’ostéopathie permettait une amélioration du glissement entre les couches superficielles et profondes et, par ce biais, une amélioration significative des lombalgies et cervicalgies non symptomatiques (le terme non symptomatique consiste en les situations où l’on ne retrouve pas d’atteinte organique aux examens complémentaires telles que de l’arthrose…).
L’étude des fascias continue de passionner et intéresser le monde de la science et de nouvelles découvertes à son sujet voient le jour chaque année.
Le fascia pourrait être le siège de nombreuses pathologies et représente donc aussi une clé potentielle à leur guérison.
Il fait actuellement l’objet d’un congrès de recherche annuel : le « Fascia research congress » se déroulant chaque année à Berlin et intéresse même les services de cancérologie.
et votre éventuelle expérience avec l’ostéopathie !
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