Le mal aigu en montagne et ostéopathie
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Le mal aigu des montagnes (MAM) fait souvent l’objet de nombreuses questions ou incompréhensions
Même si certains mécanismes sont encore mal connus, le MAM est une maladie fréquente qui peut toucher n’importe quelle personne en bonne santé. Il n’est donc pas dû à un manque d’entraînement ou à une santé fragile mais à une acclimatation incomplète suite à un séjour en altitude élevée. Il apparaît le plus souvent entre 2500 m et 3000 m d’altitude entre 4 h et 12 h après l’arrivée en altitude.
Causes et mécanismes du mal aigu des montagnes
Avec l’altitude, la pression atmosphérique et la pression partielle en oxygène diminuent fortement. Cette diminution du taux d’oxygène dans l’air est détectée par certains récepteurs du corps humain et répond à l’hypoxémie (diminution de la quantité d’oxygène transporté dans le sang) par certains mécanismes compensatoires comme l’hyperventilation (augmentation de la fréquence respiratoire) ou la polyglobulie (augmentation du taux de globule rouge sanguin).
Le MAM s’installe lorsque ces mécanismes sont insuffisants, le plus souvent lors d’une ascension trop rapide en altitude ou lors d’une mauvaise acclimatation.
Symptômes et complications
- Céphalée (maux de tête)
- Insomnie
- Nausée et anorexie (perte d’appétit)
- Vomissement
- Fatigue anormale et essoufflement d’effort ou de repos
- Vertige
- Diminution de la diurèse (baisse du volume des urines)
- Œdèmes localisés (paupières, mains, chevilles)
Dans les formes graves, l’œdème cérébral de haute altitude (OCHA) et l’œdème pulmonaire de haute altitude (OPHA) peuvent entraîner un coma ou encore la mort du sujet si celui-ci ne redescend pas rapidement.
Symptômes majeurs de l’œdème cérébral de Haute Altitude :
- Ataxie (déficit de coordination des mouvements volontaires)
- Altération de la conscience (confusion, coma, stupeur, lenteur des processus de pensée, vertiges)
- Apathie
- Céphalées, nausées et vomissements
Symptômes majeurs de l’œdème pulmonaire de haute altitude :
- Essoufflement anormal d’effort ou de repos
- Toux sèche
- Crachat mousseux rosé
- Cyanose (coloration bleue de la peau et des muqueuses)
- Palpitation
- Douleur thoracique
Diagnostic :
Un score peut-être établi à partir des signes observés :
1 point | Céphalées (maux de tête) Nausées et anorexie (perte appétit) Insomnies Vertiges, sensation de tête dans du coton |
2 points | Céphalées ne cédant pas aux antalgiques 1g d’aspirine Vomissements |
3 points | Essoufflement au repos Fatigue anormalement importante Baisse du volume d’urines (diurèse) |
Conduite à tenir à partir du score total
- Score de 1 à 3 points : MAM léger antalgique habituel : 1 g Aspirine
- Score de 4 à 6 ponts : MAM modéré antalgique, repos et stopper la progression en altitude et descendre rapidement
- Score sup à 6 points : MAM sévère descente (ou caisson) obligatoire
Comment éviter le mal aigu des montagnes ?
Il existe un seul traitement sous prescription médicale pouvant prévenir les risques du MAM : Le Diamox (acétazolamide) qui doit être pris 24 h avant l’arrivée à 3000 m d’altitude.
La prévention découle aussi de la conduite à tenir, car elle dépend de :
- la vitesse d’ascension
- l'altitude atteinte
- la durée du séjour
- la susceptibilité individuelle
- l'acclimatation
- l'hydratation
Certains peuples utilisent des remèdes locaux (dont l’efficacité n’a pas encore été prouvée).
C’est le cas de la feuille de coca chez les Andins ou de l’ail et du thé au gingembre chez les Himalayens.
Réussir son acclimatation :
Une bonne acclimatation nécessite quelques règles de base.
- Ne pas monter trop haut trop vite. Ne pas dépasser 400 m de différence entre chaque nuit à partir de 3000 m d’altitude. S’autoriser des jours de repos et essayer de dormir plus bas que l’altitude maximale atteinte dans la journée.
- Éviter les efforts intenses en début de trek et en début de journée
- Ne pas rester en altitude trop longtemps (surtout pour les alpinistes)
D’après la commission médicale de la fédération française de montagne et d’escalade
« Un séjour en altitude se décompose en quatre phases successives dont la durée relative dépend essentiellement de l’altitude
- Phase « blanche » : pas de signes anormaux avant 4 à 8 heures après un gain en altitude.
- Phase d’acclimatation : quelques jours pendant lesquels on pourra souffrir du MAM et où se développeront les mécanismes d’acclimatation. S’abstenir d’y faire des efforts très intenses.
- Phase d’acclimatement : c’est la phase optimale où l’organisme est acclimaté et encore performant: 1 à 4 semaines.
- Phase de dégradation : l’organisme perd progressivement son efficacité, « s’épuise » pour des efforts de plus en plus faibles. »
Mal aigu des montagnes et ostéopathie
Le principal traitement est de descendre rapidement en altitude basse. Si la redescente est impossible, l’utilisation d’un caisson hyperbare doit être envisagée le plus rapidement possible.
L’ostéopathe québécois Guy Pruneau à effectué dans les années 2010 une série de traitements ostéopathiques en altitude (3400 m) au Népal chez les locaux et les randonneurs. L’objet de l’étude visait à prouver un bénéfice éventuel de l’ostéopathie sur le MAM et notamment sur les céphalées due au MAM.
Pour Guy Pruneau, le but de l’ostéopathe serait de vérifier les structures pouvant obstruer ou limiter la bonne circulation sanguine de la veine jugulaire. En effet, le sang oxygéné monte au cerveau par plusieurs artères, mais le sang veineux, lui, redescend au cœur uniquement par les veines jugulaires.
Après avoir éliminé tout blocage au niveau de la colonne vertébrale, il décide de traiter ensuite les clavicules, les aponévroses cervicales ou encore la gaine de la veine jugulaire et le diaphragme thoracoabdominal. Le résultat de l’expérience est un succès puisque tous les patients affirmaient ressentir les bienfaits du traitement.
L’ostéopathie jouerait donc un rôle important dans la prise en charge des céphalées dues au MAM. D’autres recherches sont actuellement à l’étude.
Yannis Tillard
Ostéopathe D.O issu du centre international d’ostéopathie, mon parcours atypique m’a permis de vivre et d’exercer l’ostéopathie sur plusieurs continents comme en Asie dans des monastères bouddhistes et des centres de méditations. J’ai l’habitude de travailler en complémentarité avec d’autres disciplines médicales et paramédicales pour un meilleur suivi du patient et une prise en charge plus efficace.
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