Mal au dos et tabac : quel impact et quelles solutions ?
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Première cause de mortalité évitable dans le monde, le tabagisme guide le quotidien de millions de personnes. Même si conscients des méfaits les plus connus, les fumeurs peuvent difficilement s’arrêter. Nombreux sont les effets du tabagisme sur le corps, mais saviez-vous qu’il favorisait l’apparition de douleurs de dos ? Quelles en sont les raisons ? Comment un ostéopathe peut-il vous aider ? Nous vous expliquons tout dans cet article !
Quelques chiffres sur le tabac et les douleurs de dos
Le tabac c’est : 10 millions de fumeurs, 75000 décès attribuables au tabagisme, plus de 4000 substances dont 40 cancérigènes.
Fumer multiplie par 3 le risque de développer des douleurs chroniques au dos.
37 % des fumeurs ont une douleur dans le bas du dos, contre 23,5 % des non-fumeurs. Face à ce constat, de nombreuses études ont tenté d’expliquer ce lien entre tabac et douleurs de dos. Nous vous en résumons les principaux résultats.
Les effets du tabac sur la respiration
Les poumons sont la première ligne de défense contre les agents toxiques du tabac. Au fur et à mesure des années, ces toxines créent des lésions sur les poumons. Le corps doit alors s’adapter : le fumeur respire plus rapidement pour distribuer l’oxygène efficacement.
Ainsi, les muscles qui permettent de respirer et toute la cage thoracique sont sur-sollicités. Par ailleurs, lorsqu’il fume, le fumeur prend de grandes inspirations. Cela sollicite encore plus tout le système respiratoire et peut générer des douleurs au dos pendant ou après la consommation de cigarette.
Les effets du tabac sur la circulation sanguine
Après être passés dans les poumons, les composés du tabac entrent dans la circulation sanguine et altèrent le système vasculaire : les artères se bouchent et le cœur bat plus vite.
Les toxines du tabac dans le sang dégradent tout sur leur passage, provoquant un phénomène appelé stress oxydatif. Il s’agit de la présence en surnombre de radicaux libres par rapport aux anti-oxydants. En excès, les radicaux libres augmentent notamment l’inflammation et l’acidité des tissus. Ainsi, tous les tissus du corps (et donc ceux du dos) seront moins vascularisés, plus inflammés, abîmés et moins nourris en nutriments et en oxygène.
Les effets du tabac sur les composants du dos
Le tabac menace tous les composants du dos.
- Les muscles et les tendons : le tabac diminue les performances des muscles, les rend plus fatigables et plus difficilement guérissables. Les tendons sont également fragilisés, favorisant l’apparition de tendinites.
- Les os : le tabac potentialise la déminéralisation osseuse et donc l’apparition de l’ostéoporose, qui touche tous les os notamment la colonne vertébrale.
- Les articulations : les ligaments sont moins bien vascularisés, ce qui les rend plus friables et donc favorise l’instabilité des vertèbres.
- Les disques inter-vertébraux : le tabac a une action également sur la dégénérescence des disques intervertébraux, coussin protecteur et amortisseur entre chaque vertèbre. Les fumeurs ont plus de risque de développer des tassements vertébraux ainsi que des hernies discales (surtout localisés au niveau cervical ou lombaire).
- Les tissus conjonctifs : ce sont les fibres élastiques qui recouvrent 80 % du corps humain et notamment le dos. Moins bien vascularisés, ils sont facilement lésés, moins élastiques et altèrent la mobilité des vertèbres.
Tous ces effets sont à l’origine d’une raideur et d’une fragilité au niveau du dos, favorisant l’apparition de douleurs.
La douleur chez les fumeurs
De nombreuses recherches ont permis d’établir un lien entre la douleur et le tabagisme. Le tabac sur-stimule les voies de la douleur : il favorise son apparition mais en diminue le ressenti. Les fumeurs ont mal plus souvent mais moins intensément comparé aux non-fumeurs.
De plus, il a été prouvé que le tabac joue un rôle dans la prolongation d’une douleur. En effet, fumer diminue le ressenti de la douleur. Arrêter de fumer conduit donc à une augmentation de la douleur, associée à des symptômes de sevrage souvent difficiles à gérer (stress, augmentation de l’appétit, insomnies…). L’envie de fumer s’accentue et la majorité refume.
La douleur diminue mais persiste : un cercle vicieux est mis en place.
Le tabac agit donc à la fois sur la structure et la résistance de la colonne vertébrale, mais aussi sur la persistance de la douleur. Mais attention, le tabac n’est pas la seule cause possible de douleurs de dos (sédentarité, obésité, mauvaise alimentation…) !
Impossible d’arrêter ? Mal au dos ? Comment pouvons-nous vous aider ?
Voici quelques conseils qu’un ostéopathe peut vous donner !
Améliorer votre hygiène de vie
Plus votre hygiène de vie sera bonne, meilleure votre santé et celle de votre dos le seront. Alors même si vous continuez de fumer, prenez de bonnes habitudes : bougez, faites du sport et adoptez une alimentation saine et variée !
Diminuer votre consommation
Il est très difficile de trouver la motivation d’arrêter, alors essayez tout d’abord de diminuer les quantités. Par exemple, je zappe la cigarette après manger du midi, et je vais plutôt marcher cinq minutes. Ou alors, aujourd’hui, je divise par deux ma consommation de tabac voire aujourd’hui je ne fume pas ! Vous pouvez aussi vous fixer une limite par semaine, tout en vous accordant quelques cigarettes « plaisir ». Il ne s’agit pas de se frustrer et de compenser avec de la nourriture !
La clé est de trouver ce qui vous motive : est-ce la réussite d’un objectif ? Les économies d’argent ? Une meilleure santé ? Le regard de ses proches ?
Substituts nicotiniques
Si le manque vient à arriver, ne vous jetez pas sur une cigarette ou sur votre barre chocolatée. Préférez plutôt les substituts nicotiniques (patchs, gommes à mâcher…) : la plupart sont remboursés par la sécurité sociale. Et si l’envie de manger persiste : prévoyez un fruit, quelques amandes, un carré de chocolat noir…
Travailler sur votre addiction
Il semble intéressant de conscientiser votre addiction. Pourquoi existe-t-elle ? Qu’est-ce qu’elle comble ? Est-ce que j’en ai vraiment besoin ? Si oui, pourquoi ? Comment et par quoi je pourrai la remplacer ? Observez comment elle gère votre quotidien, vos actions, comment elle modifie vos humeurs, vos envies. Voyez également quelles situations sont à risque et vous donnent envie de fumer (un verre entre amis, le stress au travail ou à la maison, des examens…) et anticipez.
A l’inverse, si vous craquez, il n’y a pas mort d’homme. Ne culpabilisez pas, profitez de cette cigarette et interrogez vous plutôt sur comment mieux résister la prochaine fois.
Informez également vos proches : ils vous motiveront et vous aideront à atteindre votre objectif !
Thérapies complémentaires : hypnose, acupuncture, auriculothérapie par laser
Ces thérapies complémentaires peuvent vous aider à diminuer les symptômes du sevrage et donc à arrêter. L'hypnose est souvent recommandée dans l'accompagnement de l'arrêt du tabac et permet un travail en profondeur, voire une "reprogrammation" du cerveau. Des pratiques telles que l'acupuncture et l'auriculothérapie sembleraient aussi avoir un impact positif sur l'arrêt des addictions et peuvent être intéressantes pour vous permettre de gérer le sevrage. Des solutions naturelles existent aussi pour soulager les douleurs tissulaires liées au stress, dont fait partie le stress oxydatif : vous pouvez consulter notre article à ce sujet.
L’ostéopathie dans tout ça ?
Une séance d’ostéopathie soulagera vos douleurs de dos, mais à plus ou moins long terme. Car c’est une évidence : si vous continuez de fumer, la douleur reviendra. Cependant, votre ostéopathe peut vous aider à comprendre les mécanismes de la douleur pour vous aider à aller mieux. En effet, que ce soit au niveau des articulations qui se bloquent ou des muscles qui deviennent plus rigides, l'action de l'ostéopathe permet de redonner de la mobilité à la structure et de soulager l'enraidissement du dos.
Certaines techniques ostéopathiques permettent d’avoir un impact sur l’addiction, n’hésitez pas à en parler directement avec votre ostéopathe. Le traitement du système neuro-végétatif peut être intéressant pour diminuer le stress et l'anxiété, et donc canaliser les effets de manque de l'addiction ainsi que vous apporter plus de sérénité. Un accompagnement d'un professionnel dans l'addictologie reste recommandé si vous souhaitez arrêter la cigarette.
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