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J'ai mal au coeur : quelles maladies possibles ?

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Un pincement, une brûlure, une sensation d'oppression au niveau du thorax ? Vous pensez avoir une douleur au coeur d’origine cardiaque (c'est à dire touchant l'organe du coeur) ? Comment en avoir le cœur net ?

En France, les troubles cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité pour les femmes et la deuxième pour les hommes. Ils sont responsables de 400 décès par jour dans notre pays, ce chiffre ne cesse de s’alourdir. Comment savoir si on a un problème cardio-vasculaire ? Quelles sont les maladies du cœur qui font mal à la poitrine ? Pour nous, nos proches ou de simples étrangers, nous devons avoir à cœur de reconnaître ces douleurs afin de réagir rapidement. Une bonne prévention et une prise en charge adaptée permettraient de prévenir environ 80% des infarctus.

Toutes les douleurs thoraciques ne sont pas heureusement liées à notre coeur. Pour en savoir plus nous vous invitons à lire notre article sur "Mal au coeur ? Et si ce n'était pas le coeur ?

En plein cœur :

Le cœur est un organe vital, protégé entre les deux poumons à l’intérieur de notre cage thoracique. Il permet de faire circuler le sang dans tout notre corps. Il bat 100 000 fois par jour. Notre cœur est entouré d’une enveloppe à deux feuillets appelée le péricarde.

Il a la taille d’un poing et pèse 300 grammes. C’est un organe creux, comportant des cavités qui se remplissent de sang. Il l’expulse ensuite dans deux gros vaisseaux : l’artère pulmonaire pour nos poumons et l’aorte pour irriguer le reste du corps.

Le cœur est un muscle, on l’appelle le myocarde. Comme tous les autres muscles de notre organisme, il a besoin de sang oxygéné pour fonctionner. Celui-ci lui est apporté par les artères coronaires. Il consomme à lui seul 10% de notre oxygène.

anatomie du coeur


Où sont localisées les douleurs cardiaques ?

On peut avoir mal au cœur pour de multiples raisons. Les douleurs cardiaques sont très variables.

Classiquement, la douleur cardiaque est décrite au niveau du thorax. Elle peut irradier au niveau du dos, des épaules et des bras. L’épaule et le bras gauches sont plus touchés, mais la douleur est possible du côté droit. Elle remonte parfois le long du cou jusqu’à la mâchoire ou descend vers l’estomac. L’intensité de la douleur varie beaucoup.

Très souvent, les patients décrivent une sensation d’oppression, de serrement. Selon l’atteinte, une sensation de brûlure, de pincement, de coup de poignard ou de déchirure est ressentie.

Une toux persistante, des sueurs, des nausées ou des vomissements, une fatigue excessive sont parfois associés à ce tableau.

Selon les troubles cardio-vasculaires, on peut également repérer :

  • un essoufflement
  • une perte de connaissance
  • des palpitations
  • des douleurs évoquant un point de côté à droite.

La "vraie" douleur cardiaque n’est pas reproduite ou augmentée par la palpation et les mouvements du thorax. Il faut rester vigilant, car ce critère perd en efficacité avec l’âge du patient. Certaines atteintes cardio-vasculaires du sujet âgé peuvent mimer une lésion de la cage thoracique et entrainer un retard de diagnostic.

Le déclenchement des douleurs cardiaques est favorisé par :

  • certaines émotions fortes : le stress, l’angoisse…
  • un effort : une marche rapide, des escaliers…
  • un repas chargé ou le froid

D’après l’OMS, la sédentarité, le tabagisme et une mauvaise hygiène alimentaire sont responsables de 80% des troubles cardiaques et des AVC.

Quand faut-il s’inquiéter face à une douleur dans la poitrine ?

Certains signes doivent nous mettre en alerte :

Les caractéristiques de la douleur cardiaque :

  • Est-ce qu’il s’agit d’une douleur brutale, intense, qui serre la poitrine ? La personne décrit souvent la douleur en fermant le poing contre son thorax.
  • Depuis combien de temps est-elle présente ? Une persistance au repos et une durée supérieure à 5 minutes doivent vous inciter à consulter.
  • Est-ce que la douleur ne disparaît pas spontanément ou à la prise de votre traitement pour le cœur (si vous avez déjà eu des troubles cardiaques) ?
  • Est-ce que la douleur augmente avec la respiration ?

L’observation de la personne atteinte :

  • Est-elle essoufflée ou pâle ?
  • Est-elle consciente ?
  • Est-ce qu’elle est en sueur, angoissée ?
  • A-t-elle des vertiges, des étourdissements ?
  • La prise du pouls : Vous pouvez facilement le sentir sur le côté du cou. A cet endroit, on ne le recherche que d’un côté à la fois. Sentez-vous un pouls irrégulier ou rapide ?

Plusieurs réponses positives peuvent faire suspecter une urgence cardio-vasculaire. Il faut contacter rapidement le 15 ou le 112.

Quelles maladies du coeur font mal à la poitrine ?

Face à une douleur thoracique, les médecins recherchent toujours la présence de pathologies cardio-vasculaires.

L’angor ou angine de poitrine :

En latin « angor » signifie « étrangler, serrer », ce qui traduit parfaitement la douleur ressentie. Elle est provoquée par un rétrécissement d’une artère coronaire, souvent à cause d’athérome (dépôt de graisses et de calcaire). Les cellules cardiaques sont encore irriguées, mais pas suffisamment lors des efforts.

La douleur se situe au milieu du thorax. Parfois, on la sent entre les omoplates ou vers l’estomac. Elle peut irradier vers le cou, la mâchoire, les épaules et le bras gauche majoritairement. Elle faite suite à un effort ou une émotion forte. Des palpitations et une difficulté à respirer sont associées à la crise.

La douleur disparait normalement dans les cinq minutes suivant l’arrêt de l’effort. La prochaine activité provoquera à nouveau une crise douloureuse.

Les personnes âgées ou diabétiques ont souvent des symptômes moins marqués : nausées, éructations, essoufflement, fatigue.

L’angor nécessite une prise en charge médicale, qui devient urgente si la douleur ne disparait pas après quelques minutes de repos.

L’infarctus du myocarde :

Aussi appelé crise cardiaque, l’infarctus du myocarde est une destruction des cellules du muscle cardiaque par manque de vascularisation. Des plaques d’athérome sont impliquées dans son apparition. Ces plaques se forment le long des artères. Parfois l’une d’elles se détache et migre dans une artère coronaire. Le sang coagule autour du dépôt et forme un bouchon. Les cellules cardiaques ne reçoivent plus d’oxygène et finissent par mourir.

En France, 80 000 personnes par an ont un infarctus du myocarde.

Lors d’une crise cardiaque, le patient ressent des douleurs identiques à celles de l’angor, simplement la souffrance ne disparait pas au repos ou lors de la prise d’un traitement vaso-dilatateur. La douleur persiste plus de 20 minutes.

Il faut rester vigilant, car un infarctus survient parfois sans douleur. C’est particulièrement le cas pour les femmes, les sujets âgés et les diabétiques. Le diagnostic est alors plus difficile.

Une prise en charge urgente est essentielle pour le pronostic vital !

L’embolie pulmonaire

L’embolie pulmonaire est provoquée par l’obstruction d’une artère pulmonaire par un caillot sanguin. Ce caillot se forme souvent dans les veines des jambes au cours d’une phlébite. En se détachant, il est entrainé par la circulation sanguine et se « coince » dans une artère pulmonaire. Une partie plus ou moins vaste du poumon n’est plus vascularisée. L’apport en oxygène est réduit pour l’organisme.

La douleur de l’embolie pulmonaire apparait brutalement. Elle est située sur le côté du thorax souvent vers le bas des côtes. Elle est souvent comparée à un coup de poing. La douleur augmente à l’inspiration et à la toux. La respiration devient courte et rapide. Une toux sèche et des crachats sanguins sont parfois présents.

En cas d’embolie pulmonaire massive, on peut remarquer un pouls rapide, des lèvres bleues, des extrémités froides et une perte de connaissance.

C’est une urgence médicale.

La dissection de l’aorte thoracique

L’aorte est la plus grosse artère du corps. Elle est située juste après le cœur. Pour résister à la pression du sang expulsé, sa paroi comporte plusieurs feuillets. Lors d’une dissection, le sang s’infiltre entre ces feuillets, une poche de sang se forme sur l’artère. Cette dissection peut avoir lieu au niveau thoracique ou abdominal.

La dissection de l’aorte thoracique entraîne une douleur violente et prolongée à l’arrière du sternum. Parfois la douleur est entre les omoplates et descend vers le bas du dos. Le début est soudain, on ressent une sensation déchirure. Il n’y a aucun lien entre la douleur et les mouvements. Les pouls des deux bras ne sont plus synchronisés. Des signes neurologiques peuvent s’ajouter.

La dissection de l’aorte est une urgence absolue. La paroi de l’artère est fragilisée et risque de rompre.

La péricardite

La péricardite est une inflammation du péricarde, c'est-à-dire de l’enveloppe du cœur. Elle touche les personnes jeunes et fait suite à une infection ORL le plus souvent.

Un épanchement de liquide se développe entre les deux feuillets du péricarde. Il provoque des douleurs situées en avant du cœur. Elles sont augmentées par la toux, l’inspiration profonde ou en position allongée sur le dos. Au contraire, la position assise avec le buste penché en avant soulage. La pression sur le cœur s’allège.

La péricardite est généralement bénigne, mais elle peut se compliquer. Une prise en charge urgente est alors nécessaire.

Et si ce n’était pas le cœur ?

D’autres motifs peuvent « mimer » une douleur cardiaque :

  • Les poumons et leurs enveloppes
  • La cage thoracique (consultez cet article sur la précordialgie)
  • Une lésion musculaire au niveau des muscles intercostaux 
  • Une luxation de l'articulation sterno costale
  • L’œsophage crée des douleurs proches d’une obstruction des artères coronaires.
  • Le stress, la crise de panique peuvent donner une sensation d’étau au niveau du thorax. Il est donc important de ne rien garder sur le cœur !

Les femmes ont-elles un cœur plus fragile ?

A un âge équivalent, le taux d’hospitalisation et de mortalité pour les maladies cardio-vasculaires est plus haut chez les hommes. Depuis quelques années, la différence entre les deux sexes se réduit. Aujourd’hui, les femmes représentent 54% des victimes de ces maladies. L’hospitalisation suite à un infarctus chez les femmes jeunes a augmenté de plus de 25% entre 2002 et 2013.

Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette répartition :

Des facteurs de risque en augmentation : Le tabagisme est mis en cause. Beaucoup de femmes ont commencé à fumer dans les années 80. Aujourd’hui, leur âge les rend plus vulnérables aux maladies cardiaques. L’association tabac-pilule contraceptive augmente encore les facteurs de risque.

Des symptômes trompeurs : l’atteinte cardio-vasculaire ne se traduit pas toujours de la même manière entre les hommes et les femmes. Cela entraine un retard de diagnostic. On compte en moyenne 1 heure de retard dans la prise en charge des femmes. Dans 20% des cas, les infarctus féminins se traduisent par une forme trompeuse : une grande fatigue, un essoufflement, des troubles digestifs, des douleurs à droite ou moins marquées…

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