Le mal de dos en entreprise : enjeux et ostéopathie
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Le mal de dos touche toutes les entreprises, petites ou grandes et quel que soit leur secteur d'activité. Selon la CNAM (Caisse national d'assurance maladie), le mal de dos représente, en effet, 30 % des arrêts de travail de plus de six mois. Et la durée des arrêts pour lombalgie, déclarés en accident du travail, est de deux mois en moyenne.
Port de charges lourdes, gestes répétitifs, postures sédentaires, autant de facteurs de risques qui entraînent une diminution du bien-être et de la productivité du côté des salariés mais aussi un gouffre financier du côté des entreprises.
À la vue de ces nombreux constats, les entreprises prennent de plus en plus conscience de l’intérêt d’améliorer la qualité de vie des salariés.
On observe ainsi de façon plus courante la mise en place de séances d’ostéopathies hebdomadaire dans de nombreuses sociétés pour éviter les arrêts et améliorer les conditions de travail des salariés.
Des ateliers de prévention (gestes et postures, réveil musculaire...) permettent également une action de prévention et de sensibilisation particulièrement appréciée.
Mal de dos en entreprise : un enjeu de taille
Enjeu de santé publique, enjeu de santé pour les salariés concernés ou encore enjeu économique, le mal de dos n'épargne aucun secteur professionnel. Selon une étude, plus de 4 actifs sur 5 déclarent avoir déjà souffert de problèmes de dos pendant ou après le travail. (Source BVA, Connaissances et attitudes vis-à-vis de la lombalgie, juin 2018 ).
Selon l'assurance maladie, les accidents de travail, ont grimpé de 13 % en 2005 à plus de 20% en 2017. Ceci représente un enjeu de taille important pour les entreprises. (Source assurance Maladie Risques Professionnels – Mission statistiques).
Mal de dos : coût direct sur les entreprises
Le mal de dos représente également un enjeu économique. Le nombre de journées de travail perdues en raison du mal de dos est estimer à 12,2 millions, soit 57000 emplois à temps plein. Ceci engendre un coût direct de plus d’un milliard d’euros pour les entreprises via leurs cotisations accidents du travail et maladies professionnelles, soit l’équivalent du coût des autres troubles musculo-squelettiques.
Il se décompose de la façon suivante : 120 millions d’euros pour la prise en charge des soins, 580 millions d’euros pour les indemnités journalières et 300 à 350 millions d’euros pour les séquelles. (Rapport de l’Assurance Maladie – Risques professionnels « Les lombalgies liées au travail : quelles réponses apporter à un enjeu social, économique et de santé publique ? », Santé travail : enjeux & actions, janvier 2017)
Mal de dos : coût indirect sur les entreprises
Ceci est essentiellement du au fait de la diminution de la productivité, de la possible dégradation du climat social et de l’image de la société (désorganisation et démotivation des équipes, baisse de productivité inhérente à ces dernières et à l’absence du salarié).
Économique, sociale, sanitaire mais aussi légale, votre responsabilité vis-à-vis du mal de dos et sa prévention en tant qu’employeur est importante. L’endosser contribue à préserver la santé des salariés mais aussi celle de l’entreprise.
Pour les employés, le maintien ou la reprise d’une activité professionnelle adaptée permet de lutter contre le mal de dos et ses formes chroniques tout en participant à l’amélioration des conditions de travail et au bien-être des salariés. Au-delà de la réduction des arrêts et accidents du travail, prévenir le mal de dos génère d’autres effets positifs pour votre entreprise : vous développez la réputation et l’attractivité de votre société, recrutez plus facilement, fidélisez vos salariés.
Mal de dos : pour quelles raisons ?
Manutention et travail répétitif :
La manutention manuelle désigne toute opération de transport ou de soutien d’une charge.
Une activité consistant à lever, manipuler ou traîner des charges, de manière répétitive, implique de gros efforts dynamiques. Une méthode inadaptée de manutention peut entraîner de la fatigue, des blessures ou un accident.
Le problème essentiel ne vient pas des efforts importants imposés aux muscles mais d'un phénomène beaucoup plus grave : l'usure et la détérioration des disques intervertébraux s'accompagnant de risques accrus de troubles fonctionnels du dos.
Dans le cas de port de charges lourdes, si le dos est courbé, il se produit une augmentation brutale de la pression à l'intérieur des disques, ce qui provoque une grosse charge sur les disques situés entre les vertèbres. De plus, lorsque le dos est courbé et que la colonne vertébrale s'arrondit au niveau des vertèbres lombaires, les charges imposées aux disques sont très importantes et asymétriques, c'est-à dire beaucoup plus importante sur l'avant du disque que sur l'arrière. Les charges résultantes sont alors très nuisibles et constituent un élément important dans la détérioration du disque.
Un dos droit permet une bonne répartition de la pression sur la totalité du disque, réduisant dans le même temps les risques d'usure et de dégradation de l'anneau (Grandjean, 1988; Pheasant, 1990). Pour autant, il n'existe pas réellement de "bonne" ni de "mauvaise" posture . L'essentiel est d'adopter une posture pleinement adaptée à l'environnement de travail du salarié dans le respect de sa physiologie.
Postes sédentaires :
Avec l’industrialisation de la société, nous nous retrouvons de plus en plus sédentaires. Par obligation professionnelle, nous passons en moyenne huit heures quasiment immobile face a nos écrans.
Cette position assise prolongée en flexion de hanche, de genoux et d’épaules nous rend tout raide, crispé, les muscles qui longent le dos se fatiguent. C’est ainsi que trois points douloureux liés à la sédentarité peuvent apparaître : dans la région des lombaires(bas du dos), la région des cervicales(du cou) et des dorsales (haut du dos surtout entre les omoplates).
« Une étude réalisée auprès d’un échantillon de 1 037 actifs travaillant dans un bureau - révèle que les actifs interrogés passent en moyenne 6,7 heures/journée de travail assis.
76% d’entre eux déclarent avoir eu mal au dos et les femmes sont les plus touchées par la douleur.
Par ailleurs cette même étude démontre que la douleur affecte de plus en plus les jeunes adultes puisque les 18/29 ans sont 71% à se plaindre d’avoir eu mal au dos et cela grimpe à 78% pour les 30/39 ans.
Lombaires et cervicales sont les zones identifiées comme les plus douloureuses et la consultation chez un professionnel de santé s’est avérée nécessaire pour 67% des personnes ayant souffert du dos au cours de l’année écoulée.
46% des actifs sollicités considèrent ainsi que le mal de dos constitue une gêne dans leur vie personnelle et 43% dans leur vie professionnelle. 92% des personnes interrogées estiment que le mal de dos est synonyme de véritable handicap pour les personnes qui en souffrent et 91% pensent que ce problème est susceptible de tous nous concerner. » (Source : Direction Générale de la Santé en collaboration avec l’INSERM / Rapport du GTNDO)
Action de l'ostéopathie pour prévenir, traiter et empêcher les récidives du mal de dos en entreprise
Pour lutter et prévenir, contre le mal de dos au travail, il faut agir sur l'ensemble des paramètres qui le favorisent. Il convient donc, non seulement, de vérifier et d'adapter les postures, mais aussi les machines et l’organisation du travail, sources potentielles de stress.
Dans ce cas, le rôle de votre ostéopathe devient très important voire primordial, non seulement de par ses conseils, mais aussi par ses connaissances anatomiques et biomécaniques.
Pour les manutentions et travaux répétitifs, votre ostéopathe pourra explorer avec vous plusieurs pistes sur votre lieu de travail pour vous donner des conseils ergonomiques.
- Étudier le poste de travail afin de voir si la manutention est indispensable ou si elle pourrait être remplacée par un aménagement technique, une autre organisation.
- Il faut chercher à limiter l’effort physique et réduire les risques encourus.
- Utiliser le matériel d’aide à la manutention à disposition ; mécaniser les manutentions.
- Limiter les déplacements et dégager les surfaces de circulation.
- Limiter et réduire les poids d’objets, ou des contenants.
- Optimiser les flux et implantations.
- Travailler sur des prises appropriées et la stabilité de l’objet…
- Rationaliser les stockages : objets lourds à hauteur de prise, adapter les conditions de stockage au poids et à la fréquence de manipulation.
- Équipements de protection individuelle adaptés : gants, chaussures, vêtements.
- Alterner les tâches de travail.
Quelques techniques et règles de manutentions sont aussi conseillées.
- Éviter les flexions, torsions, travailler de façon alignée.
- Placer la charge au plus près de soi lors du portage.
- Éviter d’être déséquilibré, écarter les jambes, bien positionner ses pieds sur le sol en les décalant légèrement, et placer son propre centre de gravité au-dessus de la charge.
- Utiliser les membres inférieurs, plier les genoux, lors d’une reprise prendre appui sur les cuisses, assurer une bonne prise des mains sur l’objet …
- Privilégier les postures symétriques, en répartissant les charges de chaque côté.
- Limiter le trajet ou l’espace à parcourir entre la prise et le dépôt de la charge.
- Éviter de travailler en force , de façon saccadée ou par à-coups.
(Source La norme AFNOR NF X35-109 relative au port de charges pour les travailleurs.)
En ce qui concerne les postes sédentaires, votre ostéopathe vous conseillera d’éviter de pencher votre tête en avant. Elle doit être en équilibre sur votre buste avec les épaules relâchées. Dans cette position, le haut de votre écran doit se situer à la hauteur de vos yeux. Une légère inclinaison de la tête vers l'avant pour parcourir le reste de l'affichage est tolérée. Cette attitude ne surmène pas les muscles car elle correspond juste à la mise en tension d'une longue cordelette fibreuse : le ligament vertébral postérieur.
Il est également conseiller de se lever régulièrement de votre chaise, d'abandonner votre bureau et vous étirer une petite minute.
Vous pouvez également vous allonger sur votre chaise et vous étirer, ou basculer le siège en avant et en arrière afin de solliciter différentes articulations.
L'ostéopathe en entreprise : une action transversale
Après un premier travail d'audit ergonomique et postural effectué, l'ostéopathe intervenant dans l'entreprise pourra initier des consultations d'ostéopathie individuelles auprès des salariés.
Pour cela, l'ostéopathe installera dans vos locaux dans l'espace alloué à sa pratique, sa table d'ostéopathie.
Des séances d'ostéopathie pourront être ainsi programmées régulièrement, directement au sein de l'entreprise.
Un premier bilan global pourra être effectué avec toujours des techniques douces et adaptées à chaque patient. Certains troubles musculo-squelettiques nécessiteront plusieurs séances.
Un traitement préventif d’environ 2 consultations par an est à prévoir.
En bref, la place de l’ostéopathe au sein de votre entreprise semble presque vitale. Il aura pour vocation de réduire les accidents de travail, d’améliorer les conditions de travail et de bien-être des salariés et, ainsi, participer à la performance de l’entreprise.
Article écrit par Mouhamed, ostéopathe DO à Paris
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