Sport, douleurs de pied et ostéopathie
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Chez les sportifs, notamment les sportifs qui pratiquent un sport de manière régulière et intensive, l’apparition de douleurs est fréquente à cause du surmenage articulaire et musculaire. Certains sports, en particulier ceux qui demandent une grande sollicitation mécanique du pied, impliquent fréquemment des douleurs et des pathologies à ce niveau. Les formes atypiques de pied constituent également un facteur prédisposant à l’apparition de douleurs ou de pathologies chez le sportif (pied plat/creux, pied valgus/varus).
Le pied et son rôle chez le sportif
Le pied est d’une importance capitale pour le corps humain car il supporte tout le poids du corps en position debout et permet la locomotion. Il assure un rôle essentiel dans l'équilibre, l'amortissement et la propulsion.
Équilibre, proprioception et posture :
Les structures articulaires, ligamentaires et musculo-tendineuses du pied possèdent de nombreux récepteurs sensitifs mécaniques impliqués dans la proprioception. Le pied possède en effet 80 % des récepteurs du membre inférieur. Ils permettent de collecter les informations de positionnement de la cheville et du pied sur le sol et de les rapporter au système nerveux. Le système nerveux en réponse provoque des contractions musculaires au niveau du pied, permettant de maintenir l’équilibre. Ce processus physiologique est nécessaire pour la stabilité du pied en position debout et lors de la locomotion et il permet au pied d’adapter son positionnement en fonction de la forme du sol sur terrains irréguliers.
Amortissement et propulsion :
Une marche physiologique est composée de 3 temps :
1er temps : prise de contact au sol : le talon se pose sur le sol et entraîne une extension passive de la cheville.
2ème temps : contact maximum : phase d’amortissement : Le pied se pose dans sa totalité au sol, le poids du corps passe au-dessus puis en avant de l’appui. Lorsqu’il est au-dessus, il va s’appliquer en totalité sur la voûte plantaire qui s’écrase. Simultanément, la contraction de tous les muscles plantaires s’oppose à cet affaissement de la voûte : en s’écrasant, la voûte s’allonge légèrement mais ne s’affaisse pas.
3eme temps : propulsion : le pied va être propulsé vers l’avant en 2 phases : une phase de première impulsion générée par la contraction du triceps sural qui se transmet au tendon d’Achille et provoque une extension de cheville et le décollement du talon ; puis, une phase de deuxième impulsion motrice provoquée par les fléchisseurs des orteils particulièrement les 3 premiers et surtout celui du gros orteil en fin d’impulsion.
Les différents rôles du pied que nous venons d’évoquer sont indispensables à la pratique de certains sports, notamment tous les sports qui impliquent des foulées et des sauts (athlétisme, course, football, tennis, basket, hand, volley, dance). Ce sont des sports qui sollicitent fortement les structures du pied impliquées dans l’amortissement, la propulsion et l’équilibre et qui provoquent donc souvent un surmenage articulaire, musculaire et/ou tendineux.
Dans ce type de sport, les phénomènes d’amorti et de propulsion sont bien plus intenses que lors de la marche. Contrairement à ce qui se produit durant la marche, il est impossible, dans la course, d’observer un appui sur les deux pieds en même temps, c’est-à-dire une phase de double appui. Cette particularité requiert donc un effort de stabilisation nettement plus important puisque nous passons beaucoup plus de temps sur un seul pied. De plus, on observe pendant la course un déplacement horizontal associé à un bondissement en appui unipodal alterné, ce qui ne se retrouve pas dans la marche. A la fois à cause de la rapidité du déplacement et de la réception plus forte, la course est caractérisée par un contact plus marqué avec le sol. Plus la vitesse est élevée, plus l’impact au sol est important et plus les structures du pied décrites plus haut sont sollicitées (muscles plantaires, triceps sural, muscles stabilisateurs du pied).
Il est donc fréquent d’observer des souffrances articulaires, musculaires et tendineuses au niveau du pied dans ce type de sport nécessitant le mécanisme de la course.
Les douleurs aiguës du pied chez le sportif
Il convient de bien distinguer les douleurs aiguës survenant après un traumatisme, des douleurs chroniques, sans raison apparente particulière et qui perdurent dans le temps. Un traumatisme lors de la pratique de sport peut être à l’origine de douleurs aiguës provoquées par des fractures, entorses, élongations ou déchirures musculo-tendineuses.
Au niveau du pied, on retrouve fréquemment les entorses de cheville (interne ou externe), les fractures (malléoles, métatarsiens, cuboïde, etc…) et les déchirures ou ruptures musculo-tendineuses (tendon d’Achille, tendon du muscle tibial postérieur, tendons des muscles fibulaires).
La douleur, dans ce contexte, est une douleur intense, d’apparition brutale lors du traumatisme ou juste après. Elle est presque toujours accompagnée de signes de gravité : gonflement, chaleur, rougeur, impotence fonctionnelle.
Il est alors difficile de poser le pied au sol ou d’effectuer des mouvements de pied et/ou de cheville. Il est impératif, dans ce contexte, de procéder à une prise en charge médicale avec des examens d’imagerie afin de poser un diagnostic et proposer un traitement adapté le plus vite possible.
Les douleurs « chroniques » du pied chez le sportif
On retrouve globalement :
- les douleurs mécaniques d’origine fonctionnelle liées à la souffrance d’un élément anatomique du pied (articulation, ligament, muscle, tendon, fascia), sans lésion de l’élément en question.
- les douleurs d’origine pathologique associées à de véritables lésions de la structure anatomique en souffrance (tendinites, aponévrosite plantaire, déformation de type hallux valgus, etc…).
Les douleurs mécaniques fonctionnelles surviennent à la mise en mouvement, augmentent pendant l’effort, et sont améliorées par le repos. Elles sont causées par une contrainte trop importante au niveau d’une structure du pied (articulation, ligament, muscle, tendon, fascia) qui va développer par la suite un influx nerveux douloureux.
Dans un contexte sportif impliquant des foulées et donc une sollicitation importante du pied, on retrouve principalement : les douleurs articulaires de la cheville et du pied et les douleurs musculo-tendineuses notamment au niveau des éléments importants (tendon d’Achille ; tendons des muscles fibulaires ; tendon du muscle tibial postérieur ; aponévrose, muscles et tendons plantaires). Bien souvent, à cause d’un surmenage évident chez le sportif, ces douleurs mécaniques fonctionnelles s’installent et deviennent chroniques.
Les douleurs d’origine pathologique sont plus complexes. Elles peuvent avoir un caractère mécanique mais aussi et surtout inflammatoire. Elles sont plus intenses, parfois très invalidantes et peuvent persister après l’effort, au repos et survenir la nuit ou le matin. Elles ont des caractéristiques bien particulières en fonction de la pathologie mise en cause (tendinite, aponévrosite, hallux-valgus, …).
Elles sont également causées par une contrainte mécanique trop intense ou anormale mais qui va, cette fois-ci, provoquer de véritables lésions structurales au sein de l’élément anatomique en tension. Ces lésions entraînent, par la suite, une réaction inflammatoire, à l’origine du signal douloureux.
Les tendinites, aponévrosite et les pathologies comme l’Hallux-Valgus sont les causes les plus fréquentes de ce type de douleur chez le sportif.
Les douleurs du pied de type tendinite
Les douleurs d’origine musculaire et tendineuse sont fréquentes chez le sportif car sa pratique est généralement source de mouvements répétés et de sollicitations musculaires importantes.
La tendinite résulte de micro-déchirures des fibres causées par des contraintes répétées au niveau du tendon sur une longue période, entraînant une inflammation importante.
La douleur typique de tendinite apparaît, dans un premier temps, pendant l’activité sportive notamment au début de l’effort, diminue généralement à chaud et réapparait suite à l’effort. Le tendon est douloureux à chaque mouvement qui implique une contraction du muscle auquel il est rattaché.
Plus l’inflammation évolue, plus les douleurs s’intensifient et deviennent invalidantes. Elles peuvent ensuite se manifester de façon constante, persister au repos et réveiller la nuit. Il peut devenir également difficile d’effectuer des mouvements simples.
Une tendinite peut se compliquer d’épanchement péritendineux (ténosynovite) et de fissurations tendineuses entrainant gonflement et chaleur. S’il existe des déchirures au sein du tendon, cela peut évoluer dans le temps vers la rupture tendineuse.
- La tendinite du tibial postérieur : inflammation du tendon du tibial postérieur,
notamment lors de son passage derrière la malléole interne, entrainant une douleur de la face interne de la cheville (en arrière de la malléole).
C’est une pathologie assez fréquente chez les coureurs (athlétisme, marathon) et chez les danseurs. En athlétisme, le muscle tibial postérieur est fortement sollicité car il permet de stabiliser le pied en évitant un valgus et un affaissement de la voute plantaire lors de l’amortissement et de la propulsion. En danse, le surmenage de ce muscle est également notable lors de la position sur la pointe de pieds en flexion plantaire forcée.
- La tendinite des fibulaires (anciennement péroniers) : inflammation des tendons fibulaires, notamment lors de leur passage derrière la malléole externe, entraînant une douleur de la face externe de la cheville de plus en plus intense. Les tendons fibulaires, en passant derrière la malléole externe, permettent de stabiliser le pied et de lutter contre la survenue d’une entorse latérale de la cheville. Ils sont donc très sollicités dans certains sports et sur terrain instable : leur tendinite est très fréquente chez les coureurs, les joueurs de football et les danseurs car ce sont des sports qui nécessitent une grande stabilité au niveau du pied. En cas d’instabilité, l’atteinte du rétinaculum est également possible et provoque la sortie partielle (subluxation) ou totale (luxation) des tendons fibulaires de la gouttière rétromalléolaire.
Ces deux tendinites sont particulièrement favorisées par les problèmes de pieds valgus, instables.
- La tendinite du tendon d’Achille : inflammation du tendon d’Achille (tendon du triceps sural) causée par des micro-déchirures des fibres et responsable de douleur à l’arrière du talon au niveau du tendon (talalgie). Particulièrement favorisée par un tendon d’Achille trop court ou insuffisamment extensible ou par l’irritation due au frottement avec la chaussure.
Le rôle du tendon d’Achille lors de la course est de transmettre la force du muscle triceps sural lors de la phase de propulsion, impliquant une flexion plantaire brutale de la cheville et une élévation du talon. La course, mais aussi tous les sports incluant des démarrages brutaux, des accélérations, des changement soudains de directions et/ou des mouvements de sauts répétés (tennis, foot, basket, hand, volley), sont susceptibles de provoquer une sollicitation trop intense de ce tendon. D’où l’apparition fréquente de la tendinite d’Achille chez ce type de sportif ou encore chez les danseurs qui utilisent également une flexion plantaire prolongée (position pointe de pied).
L’équivalent de cette tendinopathie chez les enfants sportifs est la maladie de Sever qui est une pathologie de croissance se caractérisant par une inflammation de la zone de croissance du talon sur laquelle s’insère le tendon d’Achille. Elle provoque également une douleur a l’arrière du talon.
- L’aponévrosite plantaire et l’épine calcanéenne
L’aponévrosite plantaire ou fasciite plantaire est une inflammation des tendons et de l’aponévrose plantaire (enveloppe fibreuse des muscles et tendons plantaires) causée par la présence de micro-déchirures, entraînant une douleur de type tendinite sous la plante du pied.
L’aponévrose plantaire absorbe les impacts lors de l’activité sportive, notamment les impacts violents et répétées du pied sur le sol. Les éléments musculo-tendineux qu’elle contient empêchent l’affaissement de la voute plantaire lors de la phase d’amorti du pied au sol. Pour ces raisons, elle est fortement sollicitée dans la pratique de certains sports qui génèrent des impacts importants, comme la course, le football, le basket, le hand ou le volleyball. Il n’est donc pas rare d’observer le développement d’une aponévrosite plantaire chez ce type de sportif ou chez les danseurs, également par sursollicitation des tissus sous la plante du pied.
Le phénomène douloureux lié à l’inflammation se produit le plus fréquemment à l’insertion tendino-ligamentaire de l’aponévrose sur le calcanéum au niveau de la face inférieure du talon et peut se compliquer d’une épine calcanéenne.
L’épine calcanéenne se caractérise par la formation d’une excroissance osseuse pointue sur la face inférieure du calcanéum et provoque une douleur intense sous le talon. Elle est également favorisée par le frottement mécanique de la chaussure sur cette partie du pied.
Prise en charge de la douleur du pied chez le sportif en ostéopathie
L’ostéopathie permet d’appréhender les douleurs de pied chez le sportif, dans la mesure où les lésions graves, nécessitant avis et traitement médical, ont été écartées.
Comme nous l’avons vu, l’influx nerveux douloureux des douleurs chroniques du pied chez le sportif peut être d’origine fonctionnelle ou pathologique. Dans les deux cas, la présence de contraintes mécaniques trop importantes ou mal gérées est mise en cause.
Ces contraintes mécaniques peuvent être favorisées par :
- le surmenage du pied chez le sportif,
- les anomalies morphologiques (pied plats/creux ; valgus/varus…),
- les défauts d’appui au sol (dérèglement postural du pied),
- les dérèglements de la posture globale (déséquilibre du bassin par exemple),
- les anciens traumatismes (fragilité, rigidité).
Tous ces éléments entraînent, en effet, des déséquilibres musculo-squelettiques qui perturbent la mécanique du pied. Par exemple, un dérèglement de la posture globale ou un défaut d’appui est susceptible de provoquer des hyperpressions articulaires, des contractures musculaires permanentes ou des tensions tendineuses importantes au niveau du pied. Ces déséquilibres mécaniques affectent, par la suite, la symétrie des mouvements au niveau du pied et peuvent provoquer ainsi une souffrance ou une usure prématurée d’un élément anatomique, entraînant douleurs et/ou pathologies.
La sollicitation intense chez le sportif n’est donc pas seule responsable de l’apparition de douleurs ou de pathologies liées à l’usure (tendinite, aponévrosite, …). C’est donc le rôle de votre ostéopathe de s’assurer que votre pied fonctionne correctement en statique et en dynamique afin de vous permettre de pratiquer votre activité sans problème.
Il agit particulièrement en prévention, afin de prendre en charge vos douleurs et vos déséquilibres avant que de vraies lésions anatomiques se développent au sein de l’élément anatomique en souffrance (tendon, articulation, aponévrose).
En effet, en rééquilibrant votre pied et votre posture dans sa globalité, l’ostéopathe permet à votre corps d’être dans des conditions optimales de locomotion avec des articulations libres et des muscles détendus, prêts à encaisser les impacts et les chocs relatifs à la pratique sportive.
Il veillera, dans cette perspective, à relâcher les zones de tensions provoquant des contraintes anormales sur certaines structures du pied afin de limiter leur souffrance pouvant évoluer vers la pathologie. En cas de trouble morpho statique du pied (plat/creux/valgus/varus), l’ostéopathe doit absolument accompagner sa prise en charge d’un traitement podologue.
Une fois que le développement pathologique a commencé, en cas de tendinite par exemple, l’ostéopathie permet de limiter l’évolution du processus d’usure et diminuer les douleurs, notamment lorsqu’elle est couplée à un traitement podologue et un temps d’arrêt suffisant. Il est évident que, pour les pathologies telles que les tendinites, un temps d’arrêt est nécessaire, dans un premier temps, afin de stopper le phénomène d’irritation mécanique dans le but de réduire l’inflammation.
L’ostéopathe va agir en premier lieu au niveau local (cheville, pied). Il va récupérer une dynamique optimale du pied en lui redonnant stabilité et souplesse et en diminuant les tensions pouvant s’exercer sur le pied lors de l’appui au sol et lors de la propulsion. Pour se faire, il va traiter les dysfonctions des os et des articulations, ainsi que les tensions musculo-tendino-ligamentaires et fasciales de la cheville et du pied. Le pied est un ensemble qui est également vascularisé par plusieurs vaisseaux sanguins et parcouru par de nombreux nerfs. Ainsi, le traitement de l’ostéopathe, notamment les techniques fasciales, permet de libérer toutes les contraintes tissulaires s’exerçant sur les vaisseaux et nerfs afin de favoriser une meilleure circulation et un influx nerveux sain.
Il va régler également les déséquilibres musculo-squelettiques du reste du corps afin de rééquilibrer la posture du sportif en optimisant la répartition des contraintes mécaniques au niveau du pied. Ainsi, il va traiter les zones dysfonctionnelles des membres inférieurs, du bassin, de la colonne et du crâne, sans oublier l’abdomen et le thorax.
Comme nous l’avons vu, le pied est fortement impacté par la posture et vice-versa ; ainsi, le système postural est le premier à réguler en cas de douleurs chroniques ou de pathologies musculo-squelettiques du pied. En plus de l’ostéopathie, il est important d’appréhender ce système par un traitement podologue qui va également réguler la posture de manière efficace.
En effet, le podologue a la capacité de régler les problèmes de posture importants, notamment les défauts d’appui au sol et les anomalies morphologiques du pied, à l’aide de semelles orthopédiques. En fonction du type de pathologie et de l’élément anatomique concerné (muscle/tendon/os/ligament/aponévrose), le podologue va effectuer une correction orthopédique permettant également de diminuer les contraintes sur ce dernier afin de soulager les douleurs du patient.
Il est donc très intéressant pour les sportifs atteints de troubles musculo-squelettiques de bénéficier d’un suivi paramédical complet avec participation d’un podologue et d’un ostéopathe, la kinésithérapie étant également un atout pour réguler les déséquilibres musculaires.
Dans certains cas, pour les douleurs de type tendinite ou arthrose, notamment en cas de stade avancé ou pour certaines pathologies comme l’Hallux-Valgus, des traitements médicaux (infiltrations, anti-inflammatoires, etc…) ou chirurgicaux peuvent être également nécessaires. Néanmoins, si la gravité de votre pathologie ne nécessite pas ce type de traitement, il est préférable dans un premier temps d’essayer des méthodes plus naturelles, comme l’ostéopathie et la podologie qui ont pour but de régler le problème de base, responsable du développement de la pathologie (trouble postural).
Article écrit par Marie Raybaud, ostéopathe DO à Hyères
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