Mal au cou : et si c'était le syndrome d'Eagle ?
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Douleurs au cou, accentuées au moindre mouvement et la déglutition, accompagnées de migraines… Et si vos symptômes atypiques étaient dus à un syndrome d’Eagle ? Voyons ensemble ce qu’est cette pathologie dont on entend très peu parler et quelles sont les solutions qui sont possibles pour soulager celles et ceux qui en souffrent.
Qu’est-ce que le syndrome d’Eagle ?
Le syndrome d’Eagle est une pathologie assez méconnue de la région cervicale. Il se caractérise par l’apparition d’une apophyse (protubérance osseuse) anormale. Elle peut apparaître par deux phénomènes :
- l’hypertrophie de l’apophyse styloïde du temporal (l’os qui constitue la majeure partie de la face latérale du crâne), qui est en-dessous de l’oreille,
- l’ossification du ligament stylo-hyoïdien. Celui-ci relie l’apophyse styloïde du temporal à l’os hyoïde (un petit os en forme de U dans la partie antérieure du cou). Les fibres du ligament se densifient pour prendre la structure d’un os.
Cette apophyse est donc trop longue par rapport à la normale. Par compression, elle peut irriter plusieurs structures de la région, notamment certains nerfs (en particulier celui de la carotide interne). Cette irritation est responsable des symptômes douloureux qui sont ressentis par le patient. En plus de l’atteinte nerveuse, des douleurs musculaires peuvent être associées, à long terme, car les muscles sont sujets à des contractures réflexes.
Une autre étiologie possible est une modification des tissus du cou suite à une chirurgie : dans ce cas, on ne retrouvera pas forcément la protubérance osseuse et ce sont plutôt les adhérences liées à la cicatrice qui viennent restreindre l’élasticité de toutes les couches tissulaires. L’irritation des racines nerveuses en est une conséquence par les mêmes phénomènes de compression.
Si les mécanismes qui engendrent un syndrome d’Eagle sont complexes, il apparaît, le plus souvent, soit suite à un traumatisme soit à une amygdalectomie (opération visant à retirer les amygdales).
Mal au cou : les symptômes du syndrome d’Eagle
Le syndrome d’Eagle s’exprime par des douleurs au niveau du cou et de la face majoritairement.
On peut tout d’abord ressentir une sensation de « corps étranger » dans la région latérale du cou qui est particulièrement gênante et tenace ou plus simplement une douleur dans la gorge, comme si quelque chose y était bloqué. Cette douleur peut se situer d’un seul côté ou être bilatérale selon si le syndrome touche une apophyse ou les deux. Elle est majorée au moindre mouvement des cervicales.
En plus de cela, les patients atteints du syndrome d’Eagle sont très fréquemment sujets à des migraines vives et intenses qui sont augmentées par les mouvements de la tête et de la mâchoire ainsi que par la déglutition. L’expression de ces migraines est très variée et peut s’associer à des douleurs dans l’oreille du même côté que la douleur dans le cou, des modifications de l’audition ou des brûlures et irradiations étendues jusqu’à la face.
Parmi les autres manifestations, on note également une dysphagie (difficulté et gêne à déglutir) et une production accrue de salive avec parfois un enrouement de la voix.
Les douleurs persistent dans le temps au-delà de plusieurs semaines voire de plusieurs mois. C’est leur intensité et le fait qu’elles ne diminuent pas qui doivent alerter et orienter le patient et son médecin vers des examens plus poussés pour rechercher la cause et la lésion.
Pour récapituler les symptômes du syndrome d’Eagle sont donc :
- une douleur latérale dans le cou, douleur dans la gorge, sensation de « quelque chose de bloqué » dans le larynx,
- des migraines très fortes, des douleurs dans l’oreille, au niveau du visage,
- des douleurs aggravées par les mouvements de la tête et du cou,
- d’autres signes moins fréquents : difficulté à déglutir, parler, trop de salive.
Comment diagnostique-t-on le syndrome d’Eagle ?
Face à ces douleurs d’origine nerveuse, il peut être prescrit un bilan neurologique : bonne nouvelle, il est normal. Le nerf n’est pas atteint en lui-même mais simplement irrité : les douleurs sont donc réversibles et peuvent être diminuées. Par la suite, on réalise une imagerie de la zone pour vérifier ce qui cause l’inflammation : on s’oriente, en général, soit vers une radiographie, soit une imagerie par résonance magnétique (IRM). Cela sert aussi à éliminer d’autres pathologies qui pourraient donner des symptômes similaires.
On peut donc évaluer la taille de l’apophyse osseuse sur les clichés, ce qui sert ensuite à orienter le corps médical vers le traitement le plus approprié.
Quels sont les traitements proposés pour le syndrome d’Eagle ?
Traitements médicamenteux pour lutter contre le syndrome d'Eagle
La première option thérapeutique proposée aux patients atteints du syndrome d’Eagle consiste en une prescription de médicaments :
- des antalgiques pour diminuer la douleur,
- des anti-inflammatoires non-stéroïdiens pour calmer le plus possible l’inflammation.
Cette solution a pour seul but de contrer les crises douloureuses et de permettre au patient de vivre le mieux possible avec sa particularité anatomique.
Les injections pour soulager vos douleurs cervicales et migraines
Dans les cas où les médicaments ne sont pas suffisants pour rendre les symptômes supportables, on peut proposer des injections de corticoïdes, directement dans la région touchée. Celles-ci fonctionnent très bien sur le court terme mais doivent donc être répétées dans le temps dès que les douleurs recommencent à se présenter.
Chirurgie contre le syndrome d'Eagle
Dans les cas les plus graves où aucun des traitements précédents ne permet une amélioration ou si l’excroissance osseuse est très grande, on peut procéder à une opération : résection chirurgicale des calcifications du ligament ou même une styloïdectomie (ablation du processus styloïde). Par une opération, on va donc sélectionner la portion osseuse, ce qui permet de décomprimer toutes les structures mises en contrainte et les racines irritées. Cette issue rare reste réservée à des cas très extrêmes et n’est pas la plus indiquée car elle peut être source de complications post-chirurgicales.
L’apport de l’ostéopathie dans le syndrome d’Eagle
Suite à des prises multiples de médicaments, vous cherchez peut-être une solution plus naturelle pour soulager les douleurs liées au syndrome d’Eagle. Avez-vous pensé à l’ostéopathie ? Cette thérapie manuelle peut vous permettre de regagner un bien-être et de mieux vivre avec cette pathologie. Médecine douce et alternative, elle est indiquée dans les douleurs liés à des problèmes osseux et articulaires (mais pas que !).
Comment l’ostéopathe travaille-t-il ?
Le but de l’ostéopathe est de redonner de la mobilité et de l’élasticité aux tissus qui sont sous tension et qui manquent de mobilité. Dans le syndrome d’Eagle, il cherchera donc à décomprimer la zone irritée par l’inflammation. L’ostéopathe utilise des techniques douces et puissantes qui s'adaptent à chaque personne pour un plus grand confort lors de la séance et une diminution des douleurs.
Quelles zones l’ostéopathe investigue-t-il dans le syndrome d’Eagle ? Pour quels bénéfices ?
Plusieurs structures seront évaluées par l’ostéopathe.
Le cou
Cela paraît évident : l’ostéopathe réalisera tout d’abord une évaluation de la colonne mais aussi des structures qui l’entourent : les muscles cervicaux, les cartilages qui constituent le larynx et le pharynx… Il ne pourra bien sûr pas réduire l’excroissance en elle-même mais il redonnera le meilleur positionnement possible aux os et articulations tout autour pour permettre une adaptation à cette contrainte prolongée. Il ajuste également les cartilages de la gorge afin de redonner une bonne physiologie à la déglutition. Enfin, il relâche aussi les muscles qui se sont contractés pour protéger la zone sensible, ce qui aggrave la compression sur les nerfs.
L’ostéopathie permet de rompre le cercle vicieux de la douleur inflammatoire chronique.
La mâchoire
L'ostéopathe travaille également l'articulation de la mâchoire : par ses perturbations, notamment dans le cas où l’occlusion se fait mal, elle induit de fortes tensions musculaires qui se répercutent sur tout le crâne. Plusieurs nerfs incriminés dans les douleurs du syndrome d’Eagle fonctionnent en étroite relation avec la mâchoire : son bon équilibre est donc essentiel pour diminuer les douleurs. Elle joue aussi un rôle dans la déglutition qui, nous l’avons vu, peut être compliquée dans cette pathologie.
Les migraines et les douleurs du crâne
L’ostéopathie est bénéfique dans les migraines de façon générale, et en particulier dans le cas du syndrome d’Eagle. On cherche à redonner de la micro-mobilité aux sutures qui constituent le crâne en relâchant les indurations qu’elles peuvent subir. En plus de cela, l’ostéopathe favorise la meilleure circulation possible des liquides dans le crâne (sang artériel, liquide céphalo-rachidien, drainage veineux) par des manipulations crâniennes douces pour permettre la meilleure fonction neuronale possible.
Les douleurs de l’oreille et les acouphènes
Dans la lignée du rééquilibrage du crâne, l’ostéopathe détend aussi les structures qui constituent et entourent l’oreille. Par des techniques sur l’os temporal et ceux avec lesquels il s’articule, il diminue la pression qui s’exerce sur l’oreille interne ainsi que sur les muscles qui la lient aux aires sensitives du cerveau. Cela permet donc de soulager les sensations douloureuses mais aussi de vous débarrasser des signes sur l’audition tels que les acouphènes (sifflement, bourdonnement…).
L’ostéopathie ne se substitue pas aux traitements médicamenteux mais est donc une puissante alliée dans le traitement du syndrome d’Eagle.
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