J'ai une vertèbre déplacée ! Comment soulager son mal au dos
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Dans cet article nous allons parler de cette fameuse phrase bien trop souvent répétée à tort : « je pense que j’ai une vertèbre déplacée », et de la phrase qui suit généralement : "je vais voir l'ostéopathe pour me remettre la vertèbre en place".
Dans la très grande majorité des cas, une vertèbre ne se déplace pas. Entre les ligaments, les muscles et les fascias autour, elle ne saurait où aller ! De plus, chaque vertèbre est composée, entre autres choses, d’un canal où passe la moelle épinière : donc si une vertèbre se déplaçait, cela pourrait compresser voire sectionner la moelle ; cela entraînerait bien plus qu’une petite douleur au dos !
Vertèbre déplacée et colonne vertébrale
Quelques petites informations anatomiques s’imposent avant de rentrer dans le vif du sujet.
La colonne vertébrale est composée de :
- 7 vertèbres cervicales
- 12 vertèbres thoraciques
- 5 vertèbres lombaires
- Sacrum : vertèbres sacrées soudées entre elles
- Coccyx
Entre 2 vertèbres, nous retrouvons les disques intervertébraux qui ont pour rôle d’amortir les contraintes. Ce sont ces structures qui sont en souffrance lors d’hernies discales.
Il y a également de nombreux ligaments le long des vertèbres et entre les vertèbres. Comme n’importe quelle articulation, celle entre 2 vertèbres doit être maintenue par des ligaments. De même, les articulations entre les vertèbres possèdent des capsules synoviales contenant du liquide synovial.
Au niveau des insertions sur les vertèbres, nous retrouvons également celles de nombreux muscles dorsaux.
Comme montré sur le schéma ci-dessus, les différents types de vertèbres forment des courbures sur la colonne vertébrale.
- les cervicales forment une lordose
- les vertèbres thoraciques forment une cyphose
- et pour finir les vertèbres lombaires forment à nouveau une lordose.
Ainsi, lorsqu’un praticien de santé vous dit que vous avez une lordose ou une cyphose à ces niveaux là c’est tout à fait normal, ce n'est pas une pathologie. Cependant, ces courbures sont plus ou moins prononcées ; on retrouve alors des pertes ou des excès de courbures (hyperlordose lombaire par exemple). Ceci peut-être un facteur de risque pour certaines pathologies et peut favoriser certaines douleurs dorsales.
Exemple de vertèbre déplacée : le spondylolisthesis
Au niveau lombaire, une hyperlordose peut provoquer sur le long terme un glissement de la vertèbre vers l'avant : le spondylolisthesis. Il s'agit d'un déplacement d'une vertèbre à proprement parler qui peut provoquer une atteinte de la moelle épinière et donc une paralysie des jambes dans les cas les plus sévères. Ce cas particulier est un rare cas où l'on peut véritablement parler de vertèbre déplacée (ou en glissement).
On peut aussi se déplacer une vertèbre suite à un gros traumatisme (accident de voiture ou grosse chute par exemple). Au niveau du cou, un déplacement d'une vertèbre cervicale engage fortement le pronostic vital (à ne pas confondre avec le coup du lapin, qui est une simple entorse des cervicales).
Comment bouge une vertèbre ?
Nous allons énumérer les mouvements possibles au niveau des vertèbres. Ceci sera fait de façon globale, en effet, il y a quelques variations pour certains niveaux vertébraux et les degrés d’amplitude précis varient en fonction du type de vertèbres (cervicales, thoraciques, lombaires). Ces mouvements sont donc :
- la flexion : lorsqu’on se penche en avant
- l’extension : lorsqu’on se penche en arrière
- les inclinaisons droite et gauche : lorsqu’on se penche sur les côtés droit et gauche
- les rotations droite et gauche : lorsqu’on tourne la tête et le buste vers la droite ou vers la gauche
Si la vertèbre bouge lors de nos mouvements, on ne peut pas parler, pour autant, de déplacement de la vertèbre : en effet, la vertèbre reste toujours dans son axe articulaire ; on parle de mouvement physiologique.
J'ai le dos bloqué : si ma vertèbre n'est pas déplacée, qu'est ce que c'est ?
Lorsque vous présentez une douleur au niveau du dos avec ou sans diminution de vos amplitudes de mouvement, avec ou sans irradiation, avec ou sans signe associé, il est possible qu’une ou plusieurs de vos vertèbres n'arrivent plus à bouger correctement ; les ostéopathes appellent cela une dysfonction vertébrale.
Qu’appelle-t-on dysfonction en ostéopathie ? Une dysfonction ostéopathique est une perte de mobilité d’une structure précise de votre corps. Dans le cas d’une vertèbre, cela signifie que la vertèbre n'arrive pas a bouger dans un ou plusieurs des mouvements que l'on a vus : vers l'avant, l'arrière, le côté ou en rotation.
Le mouvement de la vertèbre est limité voire inexistant dans ce mouvement très précis.
Ainsi, une dysfonction vertébrale correspond à une vertèbre qui est limitée dans certains mouvements. Et, donc, pour autant, la vertèbre ne s'est pas déplacée ! Vous comprenez donc maintenant pourquoi un blocage du dos ne signifie pas que votre vertèbre est déplacée.
Lors d’une perte de mobilité vertébrale, les muscles autour sont contractés de façon réflexe afin de protéger la zone et d’éviter un mouvement trop important. Ainsi, lors d’un lumbago, par exemple, la contracture musculaire douloureuse est un élément normal d’auto-protection du corps. Il est donc insuffisant de donner un décontractant musculaire si la dysfonction primaire, la cause de la douleur, la perte de mobilité vertébrale n’est pas traitée.
De même, lors d’une perte de mobilité, certains ligaments sont relâchés tandis que d’autres se retrouvent étirés.
Comment se bloque t-on le dos ?
De nombreux facteurs peuvent être responsables d’une perte de mobilité vertébrale, qui provoquera la douleur au dos :
- choc, traumatisme,
- stress physique,
- mauvaises positions : au travail, au sport, en dormant,
- contraintes excessives,
- stress psychologique.
Vous avez sans doute remarqué que l'on se bloque le dos souvent au réveil ou après un faux mouvement ; dans ces deux cas, les petits muscles attachés aux vertèbres subissent un mouvement brusque "à froid" alors qu'elles étaient dans la même position (souvent une mauvaise position) depuis longtemps. Veillez donc à bouger autant que possible pour éviter de vous bloquer le dos sur votre chaise au travail, par exemple ; pensez aussi à votre posture pour éviter que votre vertèbre ne prenne "l'empreinte" de cette mauvaise posture.
La déshydratation et le stress favorisent la crispation musculaire, et, donc peuvent aussi être à l'origine de votre lumbago, torticolis ou dorsalgie aiguë. Lisez notre article pour en savoir plus sur le dos bloqué.
Que puis-je faire pour me soulager lorsque j’ai mal au dos ?
Dans l'immense majorité des cas, une douleur au dos ne nécessite pas de contacter les urgences. Même si c'est très douloureux, nous avons vu que la vertèbre ne se déplace pas ; il n'y a donc pas de risque "vital". La meilleure chose à faire est de mettre du chaud, prendre un doliprane et contacter un ostéopathe en urgence pour améliorer rapidement la situation.
- En médecine traditionnelle, on pourra vous prescrire des antidouleurs ou des anti-inflammatoires ainsi qu’un décontractant musculaire afin de diminuer votre douleur.
- De la kinésithérapie peut-être recommandée, particulièrement en cas de douleur chronique afin d’effectuer un travail en profondeur sur vos muscles et vous indiquer des exercices à réaliser afin d’obtenir un bon maintien au niveau de la colonne vertébrale grâce à un bon tonus musculaire.
Quand l'ostéopathe fait craquer le dos
Est-ce que mon ostéopathe remet ma vertèbre en place quand il fait craquer ? Voilà une question que nous entendons souvent auprès de nos patients qui viennent pour un "dos bloqué".
En ostéopathie, de nombreux types de techniques peuvent traiter une dysfonction vertébrale. Il est possible que vous entendiez « craquer » sur certaines de ces techniques. Cela ne veut pas dire que la vertèbre responsable de la douleur a été replacée étant donné qu’elle ne s’est jamais déplacée ! Ce craquement signifie seulement que l’ostéopathe a redonné à votre vertèbre le potentiel de mobilité qui lui est propre.
Les techniques qui font craquer ne sont pas dangereuses lorsqu’elles sont bien réalisées dans le bon cadre. Ces techniques sont faites sur de petites amplitudes et lorsqu’elles sont bien focalisées sur le niveau vertébral à traiter, elles ne lèsent aucune structure.
Il est important d’avoir en tête que le bruit du craquement lors d’une manipulation ostéopathique ne correspond absolument pas au frottement de deux surfaces articulaires entre elles mais simplement au bruit de bulles présentent dans le liquide synovial situé au niveau de l’articulation et qui disparaissent au moment de la manipulation !
Bien entendu, les techniques dites à haute vélocité et basse amplitude susceptibles d’entraîner un « craquement » ne sont pas les seules à être pratiquées afin de retrouver la mobilité vertébrale.
L'ostéopathie pour soulager son mal au dos
En plus de la vertèbre en cause, l’ostéopathe réalisera ses tests de la tête aux pieds pour pouvoir faire un bilan complet et réaliser des liens anatomiques pouvant expliquer les dysfonctions et les douleurs.
En effet, une dysfonction vertébrale peut être la cause primaire de la douleur mais l’origine peut aussi venir d’une autre structure : le bassin, le système viscéral, les pieds, les articulations temporo-mandibulaire (mâchoire), … d’où l’intérêt d’investiguer chaque structure lors d’une consultation ostéopathique.
Imaginez par exemple que votre ostéopathe ne s'occupe uniquement que de la vertèbre responsable de la douleur au dos. Deux minutes top chrono, hop le tour est joué, merci au revoir... Il y aurait alors de fortes chances pour que cette vertèbre ne soit pas à l'origine du problème, mais seulement une adaptation du corps à une autre dysfonction ostéopathique. La dysfonction vertébrale risquerait alors de très vite se remettre en place provoquant un nouveau tour de reins rapidement....
Les conseils de votre ostéopathe pour votre douleur au dos
Suite à la consultation, des conseils peuvent être évoqués par l’ostéopathe :
- chaleur sur les douleurs musculaires pouvant persister les quelques jours suivant la séance : bouillote, bain chaud, baume du tigre, …,
- étirements afin de s’assurer une meilleure souplesse et une bonne mobilité,
- exercices de renforcements musculaires afin d’avoir un tonus musculaire suffisant pour assurer un bon maintien,
- repos,
- éviter les ports de charges pendant quelques jours et bien penser à plier sur les genoux pour soulever quelque chose de lourd (ou même de léger d’ailleurs) de façon habituelle,
- s’assurer d’avoir un poste de travail bien adapté ainsi qu’une bonne position de sommeil.
Article écrit par Caroline BAILLET, Ostéopathe DO
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